Lou — tome 3 : “Le cimetière des autobus”

N’hési­tez pas à crier au LOU ! Cette ado­les­cente saura tou­cher votre coeur.

Du haut de ses treize ans, Lou ne perd pas une miette de la vie de son entou­rage, d’autant plus qu’elle s’est pas mal com­pli­quée ces der­niers temps. Sa mère vient de voir son pre­mier roman publié, mais comme sa science-fiction ne se vend pas bien, elle a tou­jours du mal à payer le loyer, et fuit constam­ment sa concierge furi­barde. En plus, elle est tom­bée amou­reuse du voi­sin, un baba cool qui lui rend bien…
Pour Lou, c’est la ren­trée des classes, et elle se brouille avec Mina son amie d’enfance, en fai­sant connais­sance de Marie-Emilie, une bavarde de pre­mière. Quand rien ne va, Lou se réfu­gie dans le cime­tière d’autobus juste à côté de chez elle, et elle rêve de son ami Tris­tan, qui a démé­nagé depuis peu. L’adolescence pro­met d’être com­pli­quée.

Julien Neel a créé un per­son­nage des plus sym­pa­thiques. Lou est à l’aube de l’adolescence, et sa sen­si­bi­lité, son sens aigu de l’observation, sa gen­tillesse en font une héroine atta­chante. Dans ce troi­sième album de ses aven­tures, la vie paraît moins simple à Lou, qui se sent aban­don­née par les siens, par sa mère tout d’abord qui passe plus de temps avec son nou­vel amour qu’avec sa fille.
Du côté des ami(e)s aussi, il faut s’adapter : en per­dant sa meilleure copine, Lou a l’impression de perdre une par­tie d’elle-même. Quant au seul gar­çon qui lui a prêté atten­tion, Tris­tan (cf tome pré­cé­dent), il habite désor­mais au loin et Lou ne sait pas com­ment gar­der la contact. Avec un cer­tain humour, Julien Neel sait abor­der les tour­ments de l’adolescence, et grâce à son coup de crayon rond, sa mise en cou­leurs poé­tique, on arrive à sai­sir le désar­roi de Lou, sa soli­tude aussi, sans som­brer dans la niai­se­rie ou la tris­tesse.
Pas de doute, ce jeune auteur de trente ans mérite bien le Prix jeu­nesse qu’il a reçu à Angou­lêmes en 2005 !