Les photos de cette série de Philippe du Crest sont une sorte d’hommage à Alfonso Bialetti qui inventa en 1933 la Moka Express.
Soudain, l’art de faire du bon café en fut transformé, d’abord en Italie puis dans le monde.
S’inspirant de cet objet, le photographe a inventé le personnage de Moka. Il réalise un ensemble conséquent de photographies — surtout des autoportraits — le mettant en scène avec cette fameuse cafetière objet de design et de plaisir.
Le personnage de Moka est censé s’opposer à notre univers de consommation qui — et entre autres méfaits - multiiplie les déchets par l’usage de capsules.
L’objectif n’est pas toujours évident et il vaut mieux retenir la farce des compositions. Elles revisitent avec humour les mythes, l’histoire, les faits divers, la photographie (Andres Serrano), la peinture classique dont les références sont nombreuses
Les œuvres d’art montrées ici en citations sont donc une possibilité pour le photographe de décliner le monde avec humour. Par exemple les errances des “révolutionnaires” (“Mokamarat tué par Charlotte Clooney”), la violence de certains déviants (“Charles Mokanson”) .
Toutes les photos ne sonnent pas justes et certaines auraient pu être écartées. Du Crest n’est pas encore Cindy Sherman mais qu’importe : la série avance dans un dispositif farcesque avec caféine.
Elle “dit” bien plus que des laïus et discours politiques.
jean-paul gavard-perret
Philippe du Crest, Moka Project, Galerie Nathalie Béreau, Marseille du 23 septembre au 2 octobre 2020.
Bien montrer sans logorrhée de mots . Monsieur Du Crest réalise un projet Moka qui nous laisse baba !