Alice part à la rescousse de sa rock star préférée enlevée par un mystérieux Milord
Alice a 14 ans. Elle a une grande amie - la seule - Atika. Ensemble, elles doivent aller au concert de leur rock star préférée, Emma Daumas — euh… pardon, Emma Deville. Hélas, Atika se voit attachée au fauteuil d’un dentiste, la bouche grande ouverte. Alice ira donc au concert seule. Bien entendu, c’est un grand moment malgré l’arrivée tardive d’Emma Deville. Elle a la rage au ventre. La raison ? Alice la découvre à la fin du concert alors qu’elle désespère de trouver un taxi pour rentrer chez elle. Elle assiste à la rupture d’Emma Deville avec son petit ami, qui est aussi son guitariste. Et puis, tout tourne au désastre. C’est une Emma Deville prostrée qui est enlevée sous les yeux d’Alice par un étrange individu. Elle est jetée dans une limousine aux vitres teintées. Comme un malheur n’arrive jamais seul, Eddie, celui qui se moque toujours d’Alice, au collège, débarque au guidon de son scooter, l’haleine puant la bière. Pourtant, Alice n’hésite pas une seule seconde. Ils partent à la poursuite des ravisseurs… et se font attraper. Arrivés à ce qui semble être un château, Alice et Emma Deville se retrouvent enfermées avec deux autres chanteuses et affublées d’une tunique de lionne. Le maître des lieux est un dangereux psychopathe que connaît bien Emma. Il va falloir se sortir de là. Mais Milord a une idée derrière la tête. Alors, quel sort leur réserve-t-il ?
Alice, c’est Patricia perdue dans un monde civilisé - Patricia étant l’héroïne du roman de Joseph Kessel, Le Lion, et qui vit entourée d’animaux dans une réserve du Kenya. Impossible de ne pas établir cette analogie. La maman d’Alice est géographe, son papa astronome. Elle est née à Nairobi, au Kenya, et a vécu entourée de guépards, de lions et autres éléphants. Alors, si avec les animaux elle sait y faire, avec les gens, c’est autre chose. Et pour une fois, ses mésaventures vont lui permettre de s’affirmer. Caryl Férey a cessé d’être l’auteur qui monte. Son écriture déliée — j’aurais dit facile, si je n’avais pas eu peur qu’on y lise un contresens — et son style s’adaptent aussi bien aux romans qu’aux chansons ou aux pièces de théâtre. De ses voyages, il a de toute évidence gardé plein d’images dans sa petite tête, qu’il a, au demeurant, fort bien faite. Et la rançon du succès est là : tout le monde le sollicite. Pour notre plus grand plaisir, il vient d’intégrer “Souris noire”.
julien vedrenne
Caryl Férey, La Cage aux lionnes, Syros coll. “Souris noire”, mars 2006, 120 p. — 5,90 €.