Aventures et Histoire mêlées…
Bessie est à la recherche de son père, un pilote disparu pendant les combats de la Seconde Guerre mondiale. Cette saga autour de l’aviation prend en compte des faits historiques et se rapproche, pour son héroïne, d’une figure authentique. Bessie Coleman a été la première femme noire au monde à piloter et à obtenir une licence de pilote. C’est en France au début des années 1920 qu’elle a appris à voler.
Elle trouve la mort en 1926 pendant la préparation d’un spectacle aérien. Voulant repérer le terrain, elle prend l’air en omettant de s’attacher. Lors d’une vrille elle est éjectée et s’écrase au sol. En plus de la similitude des prénoms, on peut retrouver une certaine ressemblance entre le joli minois de l’héroïne, tel que Vincent le réalise, et des photos de Bessie Coleman.
Bessie est en Afrique du nord où elle négocie l’échange de son DC-3 contre le S-38, avec plein et pièces de rechange, d’Henry et N’Gomo. La tractation paraît étrange car elle troque un avion en parfait état de vol contre un hydravion qui n’est pas sûr de pouvoir voler. De plus N’Gomo est un magouilleur patenté.
Elle a fait appel à Max pour remettre l’appareil en état, mais celui-ci est effaré par la tâche. Bessie pense qu’avec ce nouvel avion elle disparaît des radars des frères Auxiette. Or, ce qu’elle ignore, c’est qu’un homme, collé aux basques de Max, est arrivé par le même bateau que lui.
La recherche de son père va se compliquer singulièrement…
Le père de Bessie faisait partie des Tuskegee Airmen, un groupe de pilotes noirs crée en 1941 et basé en Alabama. Ils se sont distingués pendant la seconde Guerre mondiale, intervenant en Afrique du Nord, en Méditerranée et en Europe. Le groupe a été dissout en 1948, avec L’executive order 9981 qui mettait fin à la ségrégation au sein de l’armée des USA.
L’intrigue porte sur la recherche de son père, à partir de son journal, et sur le fait que des individus malveillants le poursuivent également mais, sans doute, pas pour le serrer affectueusement dans leurs bras. Les scénaristes conçoivent, autour de cette héroïne déterminée, une galerie de personnages hauts en couleur et donnent à l’aviation une place importante dans le récit.
Le dessin de Vincent est réaliste, très dynamique avec une belle série de planches dédiées aux avions, aux vols dans des décors bien travaillés.
Un récit agréable à découvrir sur les pas de cette héroïne attachante et pour un graphisme très réussi.
serge perraud
Jean-Blaise Djian (scénario), Pierre-Roland Saint-Dizier (scénario) & Vincent (dessin et couleurs), Liberty Bessie – t.02 : Sur les traces des Maylaros, Vents d’Ouest, coll. 24x32, octobre 2020, 56 p. – 14,50 €.