Valeria Luongo, Sorellanza — Sororité, 2015–2018

Proxi­mité d’un loin­tain paradoxal

C’est en 2015 que Vale­ria Luongo a com­mencé un pro­jet de longue haleine sur la vie quo­ti­dienne d’un groupe de reli­gieuses dans un couvent : celui de  la com­mu­nauté de Ravasco à Rome.
Pho­to­graphe et anthro­po­logue, la créa­trice s’est tou­jours foca­li­sée sur la nar­ra­tion des his­toires de celles et ceux qui vivent selon une radi­ca­lité et décident d’exister loin  des modes de vie habituels.

Cher­chant à connaître les acti­vi­tés qui mar­quaient, en dehors des offices et des prières, la vie quo­ti­dienne d’une reli­gieuse, la pho­to­graphe montre le vivre-ensemble d’une com­mu­nauté dont les membres sont par­fois d’âges, de cultures voire d’attentes diverses.
Cer­taines sont octo­gé­naires et ont passé leur vie dans la com­mu­nauté, d’autres — par­fois jeunes et jolies — viennent à peine rejoindre le couvent.

L’artiste a donc passé du temps pour créer une rela­tion basée sur la confiance et pour se fami­lia­ri­ser avec les détails de la vie en un tel lieu. Le résul­tat est plus que pro­bant.
Sor­tant des images basi­que­ment pieuses, Vale­ria Luongo montre la vie telle qu’elle est en allant par­fois dans une approche intime avec ses modèles mais sans la moindre ambiguïté.

L’intru­sion dans le car­mel exclut ici le voyeu­risme. Elle offre une proxi­mité d’un loin­tain para­doxal puisque nous en sommes sépa­rés de quelques murs.

jean-paul gavard-perret

Vale­ria Luongo, Sorel­lanza – Soro­rité, 2015–2018.

Leave a Comment

Filed under Arts croisés / L'Oeil du litteraire.com, Echos d'Italie / Echi dell'Italia

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>