Fin de partie
Genesis Belanger est une artiste américaine qui vit et travaille à Brooklyn. Pour sa première exposition européenne (et après plusieurs autres aux USA dont “Cheap Cookie and a Tall Drink of Water”, Mme Gallery, Maspeth, 2017), elle présente les scories d’une fête. Lesquelles sont éparpillées dans l’espace de la galerie.
Résistent néanmoins des regroupements de formes sculptées expressives en couleur faites en porcelaine et en grès.
Surgissent des propositions impressionnantes dans lesquelles se sent un besoin désespéré de ramasser tout ce qui reste.
Car la fête est donc finie et le mal de tête arrive au moment où Genesis Belanger “anthropomorphise” des objets ménagers.
Ils deviennent les attributs des clichés féminins afin de souligner les problèmes que les femmes endurent dans la société.
Une guitare en céramique est au repos sur une chaise longue avec pour pieds des doigts en bronze. Les cordes métalliques de la guitare sont cassées et la créatrice suggère que la forme féminine est un instrument que les hommes utilisent à leur bon gré. Mais ici l’odalisque est injouable.
Ailleurs, un fer à repasser– symbole de la libération de la ménagère américaine — est coupé de son cordon aux fils mis à nu.
Existe donc une suite de faux symboles de la prétendue libération féminine. Soutien-gorges qui restreignent, sacs à main boxy avec fermetures éclair en forme de dents, tranquillisants bonbon rose révèlent tout un jeu de tromperies que Belanger détourne.
Ces objets sont pour la créatrice un moyen de casser et détruire tout ce que la société impose aux femmes.
Le tout dans cette fin de partie et son réseau complexe de dialogues silencieux qui révèlent le rire marmoréen et froid de la créatrice.
jean-paul gavard-perret
Genesis Belanger, The Party’s Over, Galerie Rodolphe Janssen, Bruxelles, du 14 novembre au 11 décembre 2020
Belanger is on over dose girl power . JPGP dresse la liste des objets du délit féminité . Pertinence et connivence . The End .