Kelsey Rae Dimberg, Disparaître ici

Dans un uni­vers de secrets…

Amabel montre à Finn une femme aux longs che­veux roux, disant qu’elle la suit. Elle l’a déjà vue alors que celle-ci est ins­tal­lée der­rière elles sur le manège. Finn, sa baby-sitter, est cir­cons­pecte car la petite a pris l’habitude de men­tir. Mais, elle revoit cette femme à une récep­tion où elle et Bryant sont invi­tés pour affaires.
En retard pour récu­pé­rer cette petite fille de presque cinq ans à l’école, elle la retrouve en com­pa­gnie de cette femme rousse, arri­vée dans une voi­ture qui res­semble fort à la sienne. Cepen­dant, la petite fille est ravie. Elle dit à Finn qu’elle s’appelle Iris et la trouve géniale.

Ama­bel est la petite-fille de Jim Mar­tin, le puis­sant séna­teur de l’Arizona. Phi­lip, son fils, se pré­pare à prendre sa suite en poli­tique. Marié à Marina, il est le père d’Amabel.
Finn est le second pré­nom de la baby-sitter. Elle a choisi de se faire appe­ler ainsi car elle n’est pas satis­faite de ses ori­gines. Elle par­tage irré­gu­liè­re­ment la vie de Bryant Dewitt, le bras droit du séna­teur.
Si Phi­lip a été un célèbre capi­taine d’une équipe uni­ver­si­taire de foot­ball, il souffre d’un passé dou­lou­reux et il est sous la menace d’affaires qui ne demandent qu’à res­sor­tir.
La réélec­tion du patriarche reste incer­taine, son adver­saire démo­crate fai­sant une cam­pagne pug­nace.
Mais qui est cette Iris ? En veut-elle à Ama­bel, à Finn, à la famille du séna­teur…
Et c’est le drame…

Toute l’histoire passe par le filtre de Finn Hunt qui va racon­ter la vie au sein de cette famille, ce qu’elle voit, ce qu’elle a pu apprendre en enquê­tant, ce qu’elle déduit des pro­pos tenus, des atti­tudes, des émo­tions expri­mées, ce qu’elle sup­pose à par­tir de confi­dences, d’entretiens, d’informations recueillies.
Finn a été recru­tée par Phi­lip pour assu­rer les soins de sa fille, une fillette mali­cieuse et pré­coce à laquelle elle s’attache pro­fon­dé­ment. En pre­nant ce poste, la jeune femme échappe à un tra­vail de bureau bien ennuyeux et entre dans une famille majeure de Phoe­nix. Elle se trouve au cœur d’un lieu qui compte dans la ville, dans l’Etat, entre le séna­teur élu depuis des décen­nies, Phi­lip, un entre­pre­neur cha­ris­ma­tique et Marina qui dirige un musée des Beaux-Arts. De plus, elle par­tage la vie du bras droit de l’homme poli­tique et se trouve plus ou moins impli­quée dans des prises de déci­sions, par­ti­cipe à minima à celles-ci.
Aussi l’intrusion de cette femme rousse qui dit por­ter un secret concer­nant Phi­lip, est consi­dé­rée par la baby-sitter, comme une menace qui détrui­rait l’équilibre et le cocon où elle se trouve. De plus, Finn s’est inventé un passé, construite une façade, une per­son­na­lité qui pour­rait aussi être empor­tée. Mais les enquêtes qu’elle mène, si elles semblent bien inten­tion­nées pour défendre Phi­lip, peuvent révé­ler des véri­tés encore plus sombres, encore plus dan­ge­reuses que celles qu’elle veut com­battre. Et ses recherches l’amène à un point de non-retour, une révé­la­tion si terrible…

La roman­cière fait mon­ter la ten­sion avec les per­son­nages, elle s’attache à décor­ti­quer leur carac­tère, revient sur leur passé, sur des actions dont les consé­quences conduisent à la situa­tion actuelle, sur leurs pen­sées, leurs réac­tions et les moti­va­tions qui les animent. Elle décrit l’attrait que repré­sente cet uni­vers poli­tique, ce monde du pou­voir et l’aisance finan­cière qui va avec. A-t-on déjà vu un per­son­nage poli­tique fau­ché ?
Le titre ori­gi­nal The Girl in the Rear­view Mir­ror, qui peut se tra­duire par La fille dans le rétro­vi­seur, donne une idée dif­fé­rente de l’esprit du livre, bien que Dis­pa­raître ici soit par­fai­te­ment adapté.

Avec ce livre, la roman­cière offre un récit addic­tif entre les intrigues per­son­nelles, poli­tiques, des pas­sés sus­pects, le tout servi par des per­son­nages équi­voques dans une atmo­sphère de dis­si­mu­la­tion, de conspi­ra­tions, de crime.

serge per­raud

Kel­sey Rae Dim­berg, Dis­pa­raître ici (The Girl in the Rear­view Mir­ror), tra­duit de l’anglais (États-Unis) par Tania Capron, Cherche midi, coll. “Roman poli­cier & Thril­ler”, octobre 2020, 480 p. – 23,00 €.

Leave a Comment

Filed under Pôle noir / Thriller

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>