Olivier Bocquet & Brice Cossu, FRNCK – t.07 : “Prisonniers”

De sur­prises en surprises…

Olivier Boc­quet ne ménage pas sa peine et fait la démons­tra­tion que son ima­gi­na­tion est par­ti­cu­liè­re­ment fer­tile. Le lec­teur qui suit quelque peu cette série s’en était déjà aperçu. Il imprime sa marque de fabrique en mul­ti­pliant les révé­la­tions, les coups de théâtre et l’arrivée de nou­veaux per­son­nages. Si le scé­na­riste conti­nue sur cette lan­cée, les sites pré­his­to­riques péri­gour­dins vont devoir rééva­luer leurs esti­ma­tions de popu­la­tions.
Cepen­dant, l’interrogation est forte quand on découvre les pre­mières planches. Vers quoi Oli­vier Boc­quet veut-il aller ? Et, une fois encore, ce sont des évé­ne­ments inat­ten­dus, des élé­ments qui éclairent, soit le passé, soit une situa­tion et qui viennent com­plé­ter un récit aux nom­breuses rami­fi­ca­tions, beau­coup plus riche que les pre­mières pages de l’histoire pou­vaient lais­ser sup­po­ser.
Si l’action est omni­pré­sente, elle va de pair avec l’humour, un humour à la fois bon enfant, avec des réflexions et des situa­tions cocasses, qui se teinte d’un second degré sub­til égra­ti­gnant nos com­por­te­ments, notre manière de vivre.

En 1962, deux hôtesses de l’air peinent à satis­faire des clients exi­geants. Sou­dain, deux hommes armés sur­gissent en pre­mière classe, ras­su­rant cepen­dant les pas­sa­gers, en expli­quant qu’ils ne veulent que par­ler au capi­taine. La situa­tion dégé­nère, le co-pilote est tué, l’avion plonge vers le vol­can Hal­te­fou avant de bas­cu­ler dans… la Pré­his­toire.
Sept mois après le crash, Rokia accouche d’une petite fille que le chef auto­pro­clamé de la com­mu­nauté décide d’appeler Vic­toire, alors que sa mère ne veut entendre que Kenza. Mais, cinq ans après, las­sés de la dic­ta­ture impo­sée par Krauss, les parents de Vic­toire décident de fuir. S’ils réus­sirent à échap­per à leurs pour­sui­vants, la mère, puis le père décèdent et la petite fille sur­vit seule ou avec des tri­bus. C’est le récit que fait Kenza à Frnck et Mini-Mec.
Ils sont tout près du camp for­ti­fié où sont enfer­més leurs amis. Ils écha­faudent des plans pour les déli­vrer, mais à trois contre un groupe puis­sam­ment armé…

Pour un scé­na­rio aussi dyna­mique, il fal­lait un gra­phisme adé­quat. Le trait de Brice Cossu, à la fois tonique et élé­gant, répond à cette exi­gence. Il sait mettre l’action dans de beaux décors, don­ner, tant aux ani­maux qu’aux per­son­nages, une expres­si­vité de bon aloi.
La mise en cou­leurs signée par Yoann Guillo s’associe à l’atmosphère tonique du récit et donne des planches très agréables à détailler.

Cette série est un régal pour son inven­ti­vité, son humour et son gra­phisme par­ti­cu­liè­re­ment réussi.

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serge per­raud

Oli­vier Boc­quet (scé­na­rio), Brice Cossu (des­sin) & Yoann Guillo (cou­leurs), FRNCK – t.07 : Pri­son­niers, Dupuis, sep­tembre 2020, 56 p. – 10,95 €.

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