Lila & Lin forment un couple atypique à Belleville. Lila rêve de kung-fu. Lin en est maître.
La jeune, jolie mais inconsciente Lila Kieffer est de retour dans ce second volet de ses aventures conté par le maestro Bruce “fraises chinoises” Litchi. Inconsciente parce qu’elle se prend un peu trop rapidement pour une adepte du kung-fu et qu’elle s’empresse de jeter un défi à Wou, son ennemi personnel et mortel. Or, celui-ci suit les cours de Maître Dong et lui promet de lui faire goûter la défaite avec le fameux coup des Cinq doigts de la mort qui tue.
Ç’en est trop pour Lila. Elle a besoin de l’aide de Maître Lin. Mais pour cela, il faut d’abord le retrouver dans le quartier chinois d’Ivry et, surtout, suivre à la lettre son enseignement. Lila est comme Luke Skywalker. Elle veut tout et tout de suite. Puis, elle est bavarde comme une pie. Et Maître Lin ne peut espérer vivre aussi longtemps que Maître Yoda pour acquérir sa patience. En plus, Noël approche. La maman de Lila tente de nouvelles expériences culinaires alors que Lila enfile son pyjama en fausse soie rose fuchsia 100 % acrylique car il lui faut une tenue digne de ce nom pour son combat contre Wou aux Buttes-Chaumont.
Maître Lin lui enseigne l’art de “l’évitement”. C’est un long apprentissage qui laisse des traces. Mais Lila s’en moque bien. Elle pense à Wou et rêve de le voir mordre la poussière. Le combat peut commencer. Wou se déchaîne : “Quan chui ! Pi zhang ! Xia zhou ! Ci zouh !” (Pour ceux qui ne comprennent que le français : “Poing circulaire ! Paume qui fend ! Coup de coude bas ! Coude qui embroche !”). Mais Wou est maladroit. Maître Dong se présente. La situation est compromise pour Lila mais la cavalerie n’est pas loin. Maître Lin accourt. Le combat des chefs peut commencer.
Dans les griffes de la triade avait planté le décor. Avec Les Cinq doigts de la mort qui tue, les personnages prennent davantage encore de consistance. La famille de Lila s’étoffe et de nouveaux personnages arrivent. On découvre le commissaire Edmond de la Chope-Suée et son long et vieux pardessus, espèce de Maigret maigre. “Le kung-fu, c’est fou”, pense l’imprudente Lila. Le récit avance toujours aussi vite et sans temps morts. Avec humour mais respect. Et c’est le principal qu’on lui demande. On attend avec impatience de découvrir ce que va être ce Coup de l’éventail, épisode 3 des aventures de “Lila et Lin”.
La fin du volume propose toujours ses bonus. “La leçon de kung-fu de Maître Litchi” s’arrête sur La Grue dans la rizière balayée par le vent du soir alors que les désormais célèbres “Phrases auxquelles tu as échappé” sont autant de perles de jade comme celle-ci :
Chapitre 5, page 50 :
Dix minutes plus tard, après avoir massacré Le téléphone qui pleure de Claude François, Paroles, paroles de Dalida, Les Champs-Élysées de Joe Dassin, L’école est finie de Sheila, Bécassine, c’est ma cousine de Chantal Goya et La positive attitude de Lorie, Wou s’était enfin rhabillé.
De quoi nous mettre de bien beaux airs dans la tête !
Lire la chronique consacrée au tome 1, “Dans les griffes de la triade”
julien vedrenne
Bruce Litchi (texte) & Julien Cordebar (illustration), Les Cinq doigts de la mort qui tue, Magnard Jeunesse coll. “Tipik cadet Lila et Lin” (épisode 2), octobre 2005, 94 p. — 5,90 €.