L’explosion d’une clinique poly-traumatique dans New York fait un nombre considérable de victimes. En désignant un noir comme auteur présumé de l’attentat, les autorités déclenchent un mouvement qui semble irrépressible. Des groupuscules néonazis, racistes, prennent les armes et traquent la population noire, surtout dans les Etats du Sud. La riposte s’organise.
Billy, cet enfant qui a un rapport privilégié avec les animaux, est pourchassé en tentant de sauver un couple avec les fauves du cirque où il vivait. Mais, après Darby, ce jeune bossu méprisé, un second sujet a survécu à l’explosion, une femme qui possède des capacités aussi exceptionnelles.
Le Président, informé de la situation exige que le projet Shamash, destiné à fabriquer des surhumains, soit démantelé totalement au nom de la sécurité du pays. Quid de Darby et Mila, ces deux êtres mutants ?
Il est troublant de constater comment nombre de sujets de romans, de scénarii de BD trouvent un écho très fort dans l’actualité brûlante. C’est le cas avec toutes les pandémies imaginées par des auteurs qui se révèlent très proches de la situation vécue avec la Covid-19. C’est aussi le cas avec cette série de Luc Brunschwig. Elle fait écho avec les mouvements initiés, surtout aux USA, par les actes disproportionnés commis sur des personnes.
Toutefois, cela s’arrête là car, outre un Trump qui se prend pour un surhomme, il n’y a pas encore, émergeants de la foule, deux individus tels que Darby et Mila, cette femme maltraitée.
Par contre, le contexte politique est parfaitement étudié et le scénariste montre différents parcours, tous plus difficiles, de personnes que le hasard ou le destin va sans doute réunir. Il fouille les dessous de cette société du mensonge, expose la réalité de ce pauvre “Rêve américain” qui ne profite qu’aux plus riches, ceux que l’on entend.
Luc Brunschwig donne à son récit un tempo rapide, un rythme tonique, passant d’un personnage à l’autre, souvent plusieurs fois dans la même planche. Il offre, ainsi, un récit addictif et parfaitement maîtrisé.
Mais tout le talent de raconteur d’histoires de Luc Brunschwig ne suffirait pas sans la mise en images absolument superbe d’un Stéphane Perger habité par la grâce. Il met au service du dynamisme du récit et offre, comme l’écrit le scénariste : “…un mélange volcanique d’émotion et de puissance.” Celui-ci lui donne même le qualificatif d’extraterrestre ! Il est vrai que le découpage, la mise en page, les choix des couleurs directes donnent incontestablement un album qui ne s’oublie pas.
Avec Blake power, ce tome 2 encore plus attractif que le précédent, les auteurs promettent une série d’exception.
découvrir un extrait
serge perraud
Luc Brunschwig (scénario) & Stéphane Perger (dessin et couleur), Luminary – t.02 : Black power, Glénat, Coll. “Hors Collection”, août 2020, 136 p. — 19,95 €.