Littoral (Wajdi Mouawad)

Une géné­ro­sité qui reste candide

Un grand pla­teau s’ouvre quand le rideau est levé.  Rien ne se passe. Quelques per­son­nages prennent place dans la brume.  Des habits sus­pen­dus leur sont ver­ti­ca­le­ment ren­dus dis­po­nibles. Le groupe se pare et se répar­tit, l’un, l’autre, à sa manière, sur la scène. Cha­cun lance des invec­tives comme si son pro­pos n’était pas une réplique mais une sup­plique sans adresse.
Un homme, se sen­tant cou­pable de ne pas avoir nourri de rela­tion suf­fi­sante avec son père, décide de lui offrir un der­nier lieu digne de lui. Déjà loin de chez lui, il décide de prendre la route et d’emmener le joyeux cor­tège funèbre en quête du tom­beau idoine, la troupe s’exclamant indé­fi­ni­ment. La recherche est pré­texte à réflexions sourdes ou cocasses sur l’existence et ses frasques.

Au défunt, il s’agit de trou­ver un lieu de sépul­ture. Où sera-t-on bien, après la mort ? Quelle place sera digne de notre après-vie ? Entre roman­tisme et cynisme, le pro­pos se cherche et se dis­perse, parais­sant d’abord allègre et dyna­mique, puis s’épuisant en une vaine enquête que ne par­viennent pas à émailler des moments de sou­rire de vita­lité.
Loin des grandes fresques sor­dides et édi­fiantes que Wajdi Moua­wad a pu écrire, la pièce semble tra­hie par une écri­ture un peu brouillonne, qui s’épuise à rap­pe­ler que la mort est dans la vie.… L’intérêt s’émousse, en rai­son des redon­dances. L’auteur sait nous embar­quer dans sa can­dide géné­ro­sité, mais l’intrigue ici trop som­maire ne donne pas à la pièce d’autre allure que celle d’une déclamation.

chris­tophe giolito

 

Lit­to­ral

Texte et mise en scène Wajdi Moua­wad

sur une idée ori­gi­nale de Isa­belle Leblanc et Wajdi Moua­wad

Photo de répé­ti­tions © Tuong-Vi Nguyen

Avec Emma­nuel Bes­nault, Maxence Bod, Théo­dora Breux, Hayet Dar­wich, Gilles David de la Comédie-Française, Lucie Digout, Jade For­ti­neau, Pas­cal Hum­bert, Julie Julien, Maxime Le Gac-Olanié, Patrick Le Mauff, Hatice Özer, Lisa Per­rio, Charles Segard-Noirclère, Darya Shei­zaf, Paul Tou­cang, Yuriy Zavalnyouk.

assis­ta­nat à la mise en scène Vanessa Bon­net

musiques ori­gi­nales Pas­cal Hum­bert et Charles Segard-Noirclère

remer­cie­ments à Ste­phie Mazu­nya, Moha­med Bouadla, Simon Rem­bado et Pas­cal San­gla.
A la col­line – Théâtre natio­nal, 15 Rue Malte-Brun Paris 20e

métro Gam­betta — sor­tie 3 Père-Lachaise 01 44 62 52 52

du 7 au 18 juillet 2020, relâche les 12 et 14 juillet

du 10 au 29 novembre 2020

le mardi à 19h30, du mer­credi au ven­dredi à 20h30, le samedi à 15h et 20h30 et le dimanche à 15h30

relâche dimanche 15 novembre
durée 2h45 environ

https://www.colline.fr/spectacles/littoral-0

 

Pro­duc­tion

La Col­line — théâtre national

Lit­to­ral a été créé au Fes­ti­val Théâtres des Amé­riques le 2 juin 1997 avec une équipe qué­bé­coise, en 2007 pour les tra­vaux de sor­tie des élèves du Conser­va­toire natio­nal supé­rieur d’art dra­ma­tique de Paris, et recréé dans une nou­velle ver­sion le 17 mars 2009 au Théâtre Forum Mey­rin avec une équipe franco-québécoise afin de pré­sen­ter la tri­lo­gie du Sang des pro­messes au Fes­ti­val d’Avignon.

Edi­tion

Le texte Lit­to­ral de Wajdi Moua­wad a paru aux édi­tions Actes Sud-Papier en avril 2009 et dans la col­lec­tion Babel en avril 2010.

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