Sous le pseudonyme (entre autres) de Christine de Rosay se cache le/la poète de Troyes.
Prolifique, après Du porno pour Christ (suivi de Les champs catalauniques) et Échange décor, il publie avec Banana Split un texte dans le même esprit.
Pour preuve, Christ dont il est question dans le livre précédent était l’abréviation de Christine qu’on retrouve aux manettes de ces dizains érotiques où — forcément — la question du sexe est abordée.
Au sillage des vers dérive le corps dans des défis à l’ombre qui est assignée généralement aux contours de la nudité. Elle apparaît ici bien mieux qu’en timides traces ou virgules fugaces.
La lumière de l’éros rend assourdissante la mémoire des corps dont l’auteur(e) ouvre le brame amoureux à la paupière de l’espace. Une arête arpente des migrations d’artères et “ensorcière” à son désir.
Se débauche le chuchotement de la chair à l’orée de la brûlure. Sous divers angles s’engloutit le regard là où insiste l’entre-deux de l’antre deux sans le moindre rappel à la limite, au sein du pliage des corps, leur descente et remontée.
S’ébauche l’empreinte de présences, l’incessant défilement des nouages.
Ils insistent comme des revenants au croisement des mémoires en écarts stellaires.
jean-paul gavard-perret
Christine de Rosay, Banana Split, Editions du Contentieux, Toulouse, 2020, 42 p. — 6,00 €.