Recherche de l’essence des choses
Stefano Festi décrit parfaitement sa série “The Dark Side of the Sky “. Il s’agit selon lui d’ “une recherche de l’essence des choses”. Les couleurs — très présentes dans le reste de l’oeuvre de l’Italien — disparaissent.
Les lignes, les ombres et les nuages deviennent les acteurs d’un tel projet.
Suivant le parcours et le voyage d’un groupe de jeunes, le photographe retrace les paysages de montagnes. Chacun ici, comme le paysage, propose sa propre obscurité mais rien n’en est dit.
L’artiste cherche à en dégager une harmonie des lumières et ombres, rêves et réalité.
Sous des ciels plombés de nuées, les lieux deviennent quasiment surréalistes si bien que ce voyage devient emblématique d’un travail sur le temps .
Il représente hors explication un moyen de s’apparenter ce qui échappe.
Tout reste à la fois suspendu et disponible dans une telle rencontre avec le paysage comme avec celles et ceux qui l’habitent pour un temps. Le tout en débarrassant de sa “sale besogne” (Pavese) le réel.
Les arbres deviennent étranges. Néanmoins, ce ne sont pas forcément eux qui propagent l’ombre mais des nuages qui passent.
La végétation et les êtres se métamorphosent en creuset d’une vision, d’une hallucination aussi poétique qu’étrange selon une “incarnation particulière”.
Elle produit une sorte de roman visuel dans la nature à l’aune du convoi qui s’initie à son ampleur.
jean-paul gavard-perret
Stefano Festi, “The Dark Side of the Sky”, 2020.