Eliana Minillo — revisitant la peinture — la transcende sans postulation purement métaphysique. Le feu de l’artifice paysager ne se limite pas à une copie.
Il retrouve une valeur opérante car il retourne la vue par sélection d’un certain mode d’éléments particuliers plus ou moins abstraits.
A la place de la « voix » de la nature une autre vient habiter le paysage.
Ce dernier constitue une sorte de mise en rêve moins du paysage que du rébus qui l’habite.
Ses paysages sont des architectures qui appartiennent à ce qu’Hundertwasser appelait les “taupes voyantes” capables de créer la traversée des apparences dans une dimension presque apocalyptique modulée selon une perfection qui va néanmoins et progressivement permettre de rapatrier l’être dans sa Demeure (ethos).
D’un monde constitué de formes, l’artiste invente un « grand verre » ou un grand large parfaitement cerné afin de redécouvrir l’être caché dans son « feuillage » singulier proche parfois de l’abstraction.
Du moins en apparence.
jean-paul gavard-perret
Eliana Minillo, “De Picasso à Duchamp”, Galerie d’Art et d’Or, 21400 Châtillon sur seine, à partir du 29 aout 2020.