De l’action, encore de l’action…
Nevada Marquez est à la fois cascadeur et homme à tout faire pour le studio de cinéma dirigé par Louise Hathaway à Hollywood.
Dans le premier tome, il a du sauver un acteur qui s’était fourvoyé dans un énorme piège au Mexique. Lorsque s’ouvre ce second tome, Nevada est à la poursuite de braqueurs de banque. Ils ont œuvré avec Carlsen, celui-là même que Louise Hathaway et lui recherchent activement. Il coince l’automobile, fait dire à un truand ce qu’il sait et le livre, avec le butin, à la police.
Quelques heures plus tard, il a retrouvé Louise. Alors qu’il veut partir pour Denver, sur les traces de Carlsen, elle lui demande d’aller chercher, dans Chinatown, un paquet de drogue à livrer de toute urgence à Los Angeles. Ce produit aiderait à la signature d’un beau contrat. S’il prend facilement possession du colis, il est accosté, quand il repart, par François Cheng qui se présente comme un honorable commerçant de la ville. Il explique à Nevada qu’en faisant arrêter ceux qu’il a poursuivis il a interdit le règlement d’une dette. Cheng considère alors que c’est à Nevada, qui a empêché la transaction, de régler la somme. Et ce qu’il vient d’acheter couvrira largement…
Cheng est surveillé par deux agents du FBI qui rêvent de le prendre en flagrant délit. Nevada brise le fragile barrage d’un dragon de papier. Commence alors une course-poursuite épique…
Avec cette série, les scénaristes font vivre l’envers du décor des studios hollywoodiens lors des débuts du cinéma. Le héros s’occupe de résoudre les problèmes posés par ceux qui sont devant les projecteurs. Dans cet épisode, James Cagney est cité à plusieurs reprises.
Chaque album raconte une histoire complète, mais la série suit un fil rouge, la recherche de cet individu qui a, semble-t-il, causé de gros préjudices aux deux personnages principaux. Le scénario de ce second volet de la trilogie est assez classique avec une belle série de poursuites, de combats, mettant en scène nombre de ces engins qui commençaient à envahir la Terre. La route 99 venait d’être construite. Longue de 2 600 kilomètres, elle reliait du nord au sud toute la côte Ouest des États-Unis, du Canada au Mexique.
Le graphisme est l’œuvre de Colin Wilson et de Jean-Paul Fernandez, le premier assurant le dessin depuis l’Australie, le second la mise en couleurs. Les décors sont magnifiquement restitués, que ce soit des vues de San Francisco, du quartier de Chinatown ou des portions de la route 99. La région désertique entre San Francisco et Los Angeles est mise en valeur.
La représentation des automobiles et autres engins à moteur s’appuie sur une solide documentation. La gestuelle des personnages, le dynamisme de certains de leurs actes rendent l’esprit du scénario. On peut juste trouver un bémol quant au visage du héros, le dessinateur ayant quelques difficultés à assurer une ressemblance selon les péripéties. Les couleurs chaudes rendent le milieu, l’atmosphère des décors.
Si la couverture est particulièrement tonique, elle est inexacte. En effet, à aucun moment le héros ne chevauche une autre monture que sa Harley Davidson.
Ce second tome se découvre avec plaisir pour les péripéties qui ponctuent cette poursuite, pour les apartés intéressants relatifs à cette romancière, à l’évocation de Jack London…
serge perraud
Fred Duval & Jean-Pierre Pécau (scénario), Colin Wilson (dessin), Jean-Paul Fernandez (couleurs), Nevada – t.02 : Route 99, Delcourt, coll. “Neopolis”, juin 2020, 56 p. – 14,95 €.