Maurizio Leonardi : Naples l’éternelle

En sur­sis d’existence

Mau­ri­zio Leo­nardi conti­nue de mon­trer des scènes qui se jouent de l’Histoire, comme si, dit-il, « on ne pou­vait rien y chan­ger » et ce à tra­vers des pho­to­gra­phies impres­sion­nantes : un homme nu avance parmi les fume­rolles de la sou­frière napo­li­taine “vers ce que les anciens voyaient comme les portes de l’Enfer” (Oli­vier Favier).

Par ses nar­ra­tions tou­jours en mou­ve­ment, le pho­to­graphe oblige le regar­deur à sor­tir du cadre dans un amour pour Naples sa ville qui, pour lui, est plus éter­nelle que Rome car elle garde son peuple depuis des mil­lé­naires..
Un balayeur y offi­cie en cos­tume, ce qui n’empêche pas à la ville d’être en per­pé­tuel mouvement.

Naples reste ainsi une ville de tran­si­tion entre l’Afrique et l’Europe comme peut l’être Mar­seille.
La ville absorbe, parce qu’elle est fon­dée sur une iden­tité immé­mo­riale bien des contradictions.

Et ce jusqu’au aux “fem­mi­nielli” les tra­ves­tis que Mau­ri­zio Leo­nardi connaît bien. Il a long­temps tra­vaillé avec eux. Mais, chez lui, rien ne fait jamais “cli­ché”.
Celui que — en 1980 — le trem­ble­ment de terre d’Irpinia a chassé, le pho­to­graphe en germe de sa mai­son de Capo­di­monte, par­tage encore ses bal­lades entre la ban­lieue de Scampìa (décor de “Gomorra”) et le bord de mer là où tout reste sis­mique, en sur­sis d’existence.

jean-paul gavard-perret

 

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