Edith Tudor-Hart, Moving and Growing

De l’engagement à la réhabilitation

Edith Tudor-Hart est née Suschitzky dans une famille juive de libraires de Vienne le 28 août 1908 à Vienne et morte le 12 mai 1973 à Brigh­ton. Elle étu­die la pho­to­gra­phie au Bau­haus puis devient pué­ri­cul­trice à l’école Mon­tes­sori de Vienne.
Mais elle pour­suit la pho­to­gra­phie pour lut­ter contre le fascisme.

Elle ren­contre en 1926 le Bri­tan­nique Alex Tudor-Hart, élève de Méla­nie Klein. Il  étu­die la chi­rur­gie ortho­pé­dique à Vienne et appar­tient à une famille culti­vée d’artistes  de gauche. Ils se marient en 1933 et s’installent à Londres.
Pen­dant qu’il fait la guerre d’Espagne avec les com­mu­nistes, son épouse  fait des repor­tages pho­to­gra­phiques sur les réfu­giés de la guerre d’Espagne et sur la région du nord-est de l’Angleterre en plein déclin industriel.

Elle se foca­lise — et ce dès la fin des années 1930 — sur les pro­blèmes de société, en par­ti­cu­lier ceux de la poli­tique du loge­ment et des enfants han­di­ca­pés.
Proche du Komin­tern, elle devient espionne pour l’URSS et crée avec son groupe des dom­mages aux ser­vices secrets bri­tan­niques après-guerre, jusqu’à sa décou­verte dans les années 1960.

L’espionne fut pho­to­graphe d’exception. Et le han­di­cap d’un de ses fils Tommy va assom­brir la vie d’exilée de celle qui crut trou­ver dans le com­mu­nisme un espoir de chan­ger la société et d’en finir avec l’antisémitisme. Son petit-neveu, l’écrivain Peter Ste­phan Jungk, lui a consa­cré un film pas­sion­nant de réha­bi­li­ta­tion (Tra­cking Edith) et un livre La chambre obs­cure d’Edith Tudor-Hart.
Il tente de com­prendre ce qui repré­sente  aujourd’hui un cou­pable dévoie­ment mais qui, pour toute une géné­ra­tion, allait de pair avec l’idéal com­mu­niste : espion­ner au pro­fit de Mos­cou.
Il n’empêche que l’oeuvre plas­tique de la créa­trice garde une force que peu de pho­to­graphes ont atteint.

jean-paul gavard-perret

Edith Tudor-Hart, Moving and Gro­wing, Wolf Suschitzky, “No Res­ting Place” Foto­hof, Salz­burg, du 9 avril au 29 sep­tembre 2020.

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