Une femme toujours libre : entretien (français et italien) avec Isabella Sommati (Alveare Concept)

Isabella Som­mati accorde à ses prises une vérité d’appartenance. Elle ne triche ni avec le réel, ni avec l’art. Elle porte un regard sur le monde qu’elle choi­sit de cap­ter et c’est bien là l’essentiel.
La vie cir­cule entre ce qui l’étouffe mais aussi la rend par­fois plus belle. Il n’existe pas for­cé­ment de cer­ti­tude mais une atten­tion à l’autre sans le moindre compromis.

Si bien que l’oeuvre comme sa concep­trice demeurent libres et par­fois (sou­vent même) auda­cieuses.
La vie semble par­fois à l’envers mais poé­tique et sans cuirasse.

Entre­tien :

Qu’est-ce qui vous fait lever le matin ?
La peur de perdre mon temps. J’en ai déjà trop gaspillé.

Que sont deve­nus vos rêves d’enfant ?
Ils se sont modifiés.Ils se sont adop­tés au che­min de vie que j’ai choisi de par­cou­rir. En par­tie je les ai réa­li­sés, en par­tie je les ai mis de côté.

A quoi avez-vous renoncé ?
J’ai renoncé à me perdre dans l’horizon de la mer, à lais­ser mes pen­sées voler au vent, à la liberté de m’opposer aux conven­tions. Plus que de renon­ce­ment, je par­le­rais de perte : j’ai perdu mon insouciance.

D’où venez-vous ?
Je suis nés dans une ville mari­time : Livourne. Je vis cepen­dant à Milan et ce à quoi j’ai renoncé vient en par­tie de ce chan­ge­ment de ville.

Quelle est la pre­mière image qui vous tou­cha ?
Je ne sau­rais choi­sir : trop me viennent à l’esprit. Mais je me sou­viens du pre­mier moment où j’ai ardem­ment désiré acqué­rir une photo expo­sée dans une gale­rie de Milan. C’était un por­trait de l’ex-femme du pho­to­graphe Acker­man.
La com­mu­ni­ca­ti­vité d’un por­trait appa­rem­ment simple m’a touché.

Et le pre­mier livre ?
“L’insoutenabkle légè­reté de l’être” de Milan Kundera.

Com­ment par­ler de votre vision du corps ?
Je n’ai pas un bon rap­port avec le mien même si mon pre­mier pro­jet pho­to­gra­phique exposé était foca­lisé sur l’autoportrait. La com­pré­hen­sion de son propre corps est la pre­mière étape de la com­pré­hen­sion de celui de l’autre.
Et le lan­gage du corps com­mu­nique beau­coup plus que mille mots. Le corps ne ment pas.

A qui n’avez-vous jamais osé écrire ?
A moi-même.

Qu’est-ce qui vous dis­tingue des autres artistes ?
Je ne me consi­dère pas comme une artiste, j’ai encore tant à apprendre et à expérimenter.

Où et com­ment travaillez-vous ?
Je vis à Milan. Par paresse et/ou pour l’impossibilité de voya­ger sou­vent, je recherche des his­toires à racon­ter autour de moi. Je cherche à construire un pro­jet à par­tir d’une idée.
Mais il peut arri­ver que les cir­cons­tances me l’offrent comme un cadeau. Il suf­fit d’observer.

Quel livre aimez-vous relire ?
“Les cor­rec­tions” de Jona­than Franzen

Quand vous vous regar­dez dans un miroir qui voyez-vous ?
Je me revois enfin. Et je m’en réjouis.

Quels sont les artistes dont vous vous sen­tez le plus proche ?
Acker­man, Bot­man, Aue Sobol, Moriyam, et leur vision intimiste/noire dont je me sens proche.

Que voudriez-vous rece­voir pour votre anni­ver­saire ?
Cer­tai­ne­ment du temps.

Que défendez-vous ?
Ma liberté intel­lec­tuelle, celle qui me reste.

Que pensez-vous de la phrase de Lacan : “Aimer c’est don­ner quelque chose qu’on n’a pas à quelqu’un qui n’en veut pas” ?
Je sou­tiens que l’amour ne com­plète pas l’être humain ni en tant qu’individu ni encore moins en tant que couple. L’amour entrave la liberté, quelle qu’en soit la topo­lo­gie. C’est de la pure com­plai­sance, du nar­cis­sisme qui fait un clin d’œil à l’égoïsme qui devient par­fois ser­vile.
Le “vrai” amour est par­ti­ci­pa­tif. Non intense comme com­pli­cité mais comme aide réci­proque dans le par­cours de vie. Il y a des murs plus hauts entre un couple que sur le ter­ri­toire de la Palestine.

Et que pen­sez vous de celle de W. Allen : “La réponse est oui mais quelle était la ques­tion ?“
Cette phrase reflète la société d’aujourd’hui. Peu d’attention à l’écoute et trop de rapi­dité à don­ner des solu­tions sou­vent fausses et inutiles.

Quelle ques­tion ai-je oublié de vous poser ?
Evi­dem­ment aucune même si ce fut un vrai plai­sir ! Et je vous en remercie.

Tra­duc­tion, entre­tien et pré­sen­ta­tion réa­li­sés par jean-paul gavard-perret pour lelitteraire.com, le 12 juillet 2020.

 

Che cosa la fa alzare dal letto la mat­tina?
Ogni mat­tina mi alzo per la paura di per­dere tempo. Ne ho già spre­cato troppo.

Che ne è stato dei suoi sogni di bam­bino?
I miei sogni si sono modi­fi­cati, si sono ade­guati al tra­gitto di vita che ho scelto di per­cor­rere. In parte li ho rea­liz­zati, in parte li ho accan­to­nati. Ma conti­nuo a sognare costantemente.

A che cosa ha rinun­ciato ?
Ho rinun­ciato a per­dermi nell’orizzonte del mare, a libe­rare i pen­sieri al vento, alla libertà di oppormi alle conven­zioni. Più che rinun­cia par­le­rei di per­dita: ho perso la spensieratezza

Da dove viene?
Sono nata in una città di mare, Livorno, in Ita­lia. Vivo però a Milano. Le mie rinunce sono in parte dovuto al cam­bia­mento della città

Quale à la prima “image” che ha col­pita i suoi emo­zioni ?
Non saprei sce­gliere, troppe me ne ven­gono adesso in mente! Ma ricordo il momento in cui per la prima volta ho desi­de­rato arden­te­mente acquis­tare una foto esposta in una gal­le­ria di Milano. Era un ritratto dell’ex moglie del foto­grafo Acker­man. La comu­ni­ca­ti­vità del ritratto appa­ren­te­mente sem­plice mi ha commosso

E il primo libro ?
“L’insostenibile leg­ge­rezza dell’essere” di Milan Kundera.

Come puo par­lare della sua visione del corpo ?
Non ho un buon rap­porto con il mio corpo anche se il primo pro­getto foto­gra­fico esposto era foca­liz­zato sull’autoritratto
La conos­cenza del pro­prio corpo è il primo passo per la com­pren­sione del pros­simo. Il body­lan­guage comu­nica molto più di mille parole, il corpo non mente.

Ha chi non ha mai osata scri­vere ?
A me stessa.

Che cosa la contrad­dis­tingue dagli altri artisti artisti ?
Non mi reputo un artista, ho ancora tanto da impa­rare e da sperimentare

Dove e come lavora?
Vivo a Milano. Per pigriza e/o per l’impossibilità di viag­giare spesso, ricerco sto­rie da rac­con­tare intorno a me. Cerco di cos­truire un pro­getto da un’idea, ma può capi­tare che le cir­cos­tanze me lo por­gano come un dono. Basta osservare.

Qual è il libro che le pia­ce­rebbe rileg­gere?
“Le Cor­re­zioni” di Jona­than Franzen

Quando si guarda nello spec­chio chi vede ?
Final­mente adesso rivedo me stessa. E me ne compiaccio

Quali sono gli artisti a cui si sente più vicino?
Acker­man, Bot­man, Aue Sobol, Moriyama, e la loro visione intimistica/noir che sento affine

Che cosa vor­rebbe rice­vere per il suo com­pleanno?
Sicu­ra­mente il tempo

Che cosa difende?
Difendo la mia libertà intel­let­tuale, quella che è rimasta

Che cosa le ispira la frase di Lacan “L’Amore è dare qual­cosa che non si ha a chi non non ne vuol sapere”?
Sos­tengo che l’amore non com­pleti l’uomo né come indi­vi­duo, men che meno come cop­pia. L’Amore limita la libertà, qual­siasi tipo­lo­gia esso sia, è puro com­pia­ci­mento, nar­ci­sismo che strizza l’occhio all’egoismo, tal­volta diventa ser­vi­lismo. Il “vero” amore è la par­te­ci­pa­zione. Non inteso come com­pli­cità ma come aiuto reci­proco nel per­corso di vita. Ci sono più muri alzati in una cop­pia che nella terra della Palestina.

E che cosa pensa di questa frase di W. Allen: “la ris­posa è si’, ma qual era la domanda?”
In questa frase è riflessa la società odierna, poco attenta ad ascol­tare e troppo veloce a dare delle solu­zioni, spesso fit­ti­zie e inutili

Che domanda ho sba­gliato ?
Ovvia­mente nes­suna, anzi è stato un vero pia­cere! E la ringrazio.

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