Dans la couenne plus que dans le sentimental
Marcos Carrasquer cultive les imperfections notoires mais en impeccabilité. Mélangeant les temps de la peinture et du monde, il crée des sortes de dystopies intempestives là où les brunes sont parfois taciturnes mais où les femmes — belles démones — semblent d’une infidélité notoire.…
Leurs seins sont lourds et leurs cuisses avenantes, bref de quoi ravir ceux qui pourtant pâtissent de fins de mois ou de leur moi difficiles.
Sans pantoufles ni en talons aiguilles, elles attendent le plaisir. Il faut le leur donner et ne pas compter sur de tels tigresses pour laver la vaisselle qui s’entasse.
Il y a là un triomphe du foutre sur la chatte et bien des figures d’amour. Ou si l’on préfère il y a du fer à battre. Et lors des interludes se découvrent dans des espaces de confinement des sentiers qui ne sont pas forcément ceux de la gloire.
Mais qu’importe : demeurent des tourmentes et des tournantes. La mort rôde : surtout la petite. Et de manière primale.
Tout le monde semble le savoir et des héros de Blake, de vieux ascètes devenus Sardanapale comme des cosmonautes et des Avengers traversent le temps ou l’espace pour se joindre à tout ce qui se passe là.
A savoir dans la couenne plus que dans le sentimental. Avouons-le : c’est un régal.
lire notre entretien avec l’artiste
jean-paul gavard-perret
Marcos Carrasquer, Et si c’est pas maintenant, quand ?, Centre d’Art Contemporain André Malraux, Colmar, du 15 juillet au 25 octobre 2020.