Gwenaël & Elisa Ferrari, Le Serment de l’acier – t.01 : “Une Gloire fantôme”

Les suites d’un conflit fratricide…

Gwenaël Marcé puise son ins­pi­ra­tion aux meilleures sources pour un récit de fan­tasy enlevé. Les peuples du Vaste Pays se relèvent dif­fi­ci­le­ment d’un long conflit fra­tri­cide dont on ignore les véri­tables causes.
L’auteur pro­pose de suivre deux par­cours à par­tir de la mort d’un héros et de la dis­pa­ri­tion aussi sou­daine qu’inquiétante d’un scribe parti aux confins des pro­vinces Onarques.

Une guerre civile, oppo­sant trois peuples à deux autres, a ravagé le Vaste Pays. Il y a trois ans qu’elle a pris fin mais les bles­sures cica­trisent mal. C’est en sor­tant d’un lupa­nar, à Tor­rède, la capi­tale de la pro­vince Onarques, que le sei­gneur Quey­rel, un des deux fau­cons du Prince, est assas­siné par trois flèches.
Estèla, une auxi­liaire de la garde est appe­lée sur les lieux. Elle constate que ces flèches sont d’origine Syl­vestre, un peuple pour­tant allié aux Onarques pen­dant la guerre. Elle est dubi­ta­tive car contre­faire une flèche d’une telle qua­lité est presque impos­sible et un archer syl­vestre fait mouche au pre­mier tir.
Paral­lè­le­ment, arrive au port, pour inté­grer une cara­vane Romani, Aelis Men­di­gal, l’envoyée de Tor­rède. Elle doit recher­cher un scribe dis­paru. Alors qu’Estèla s’enfonce dans la basse-ville pour faire usage de ses pou­voirs, Aelis s’enfonce dans des ter­ri­toires qui recèlent de bien grands dan­gers. Leurs quêtes ne tendent-elles pas vers un même objec­tif ? Quels secrets dis­si­mulent ces fau­cons, ces héros du peuple ?

Deux héroïnes occupent l’espace et assurent les dif­fé­rentes péri­pé­ties de l’intrigue. Éstèla Ascen­sal, une jeune fille, adop­tée par le maître-chien de la garde, assure des mis­sions en tant qu’auxiliaire dans cette police. Elle pos­sède des capa­ci­tés par­ti­cu­lières pro­ve­nant de ses mys­té­rieuses ori­gines. Aelis Men­di­gal est une ancienne com­bat­tante dans les rangs onarques.
La pre­mière va explo­rer la ville de Tor­rède dans le cadre d’une enquête de type poli­cier. La seconde, s’intégrant dans une cara­vane de mar­chands, donne à décou­vrir les dif­fé­rents aspects des ter­ri­toires comme des peuples qui les occupent.

Pour cette his­toire, le scé­na­riste dit s’être ins­piré des guerres de You­go­sla­vie qui ont ensan­glanté une par­tie des Bal­kans à par­tir de 1991. Inté­grant une forme de magie, quelques phé­no­mènes inex­pli­cables, quelques spé­ci­fi­ci­tés à chaque peuple, il offre de jolies trou­vailles telle cette mer­veille de Tor­rède.
Il ins­tille nombre d’interrogations quant aux ori­gines réelles du conflit, au sort d’une célèbre bataille…

Le des­sin réa­liste d’Élisa Fer­rari est effi­cace pour mettre en images la gale­rie de pro­ta­go­nistes qui gra­vitent autour des deux piliers de l’histoire, des inter­ve­nants nom­breux et variés. Elle réa­lise des décors inté­res­sants et relaie fort bien la ten­sion de cer­taines actions.
C’est à Axel Gon­zalbo que revient la mise en cou­leurs, une colo­ri­sa­tion fort adéquate.

Un pre­mier volume qui amène une belle série d’interrogations et appelle à décou­vrir, avec inté­rêt, la suite du diptyque.

serge per­raud

Gwe­naël (scé­na­rio), Elisa Fer­rari (des­sins), Axel Gon­zalbo (cou­leurs), Le Ser­ment de l’acier – t.01 : Une Gloire fan­tôme, Bam­boo, Label Dra­koo, juillet 2020, 48 p. – 14,50 €.

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