Epanchements lumineux
Né à Frattamaggiore (Napoli), Enzo Crispino vit en Reggio Emilia. Autodidacte, il s’est formé à la photographie au fil du temps et en empruntant parfois les chemins du hasard avant que son art devienne non seulement sa passion mais le centre de sa vie.
Il a appris grâce à la photographie à voir et donner à voir le monde d’une autre façon. Ce qui l’entoure, il sait le “dire” de manière poétique.
Le monde rural en déperdition, l’urbanisation intensive de territoire, la perte de l’identité prennent dans son oeuvre une qualité visuelle particulière. Elle l’a fait reconnaître par le “Vogue” italien et lui permit de rejoindre l’agence photographique “Freelance Blink” de New York.
Son nouveau projet fait suite à un projet antérieur “Sur les traces de John Constable”.
Car, pour lui, Constable et Turner — les deux plus grands représentants du romantisme impressionniste anglais — restent des inspirateurs.
C’est à Brighton en 2019 que l’artiste, après avoir étudié le trait pictural de Turner, a créé une série qui rappelle un certain romantisme par recherche de la lumière.
Les plages du sud de l’Angleterre sont donc reprises dans un “à la manière de” mais qui devient une interprétation de ce que Turner aurait pu peindre en 2020.
En de tels bords de mer, le réel n’est plus homogène, il n’existe qu’en fragments en des variables incertaines par effet de diffractions et de lisières.
Rien n’est muselé — sinon ce que l’artiste tient à conserver.
Les épanchements lumineux ne parlent que le silence et l’impalpable.
L’espace devient pudique et impudique, il règne face au soleil en ses caresses ébauchées là où il n’existe pas un angle où accrocher les certitudes.
jean-paul gavard-perret
Enzo Crispino, Rencontre avec William Turner, Juin 2020, InArte / Werkkunst Gallery, Bergame,
Merci Prof. Jean-Paul Gavard-Perret.