Quand la nuit remue
image ci-dessus : Tycho Brahé donne un cours d’astronomie à l’empereur Rodolphe II. Peinture de Edouard Ender (1855).
Maud Simonnot sait qu’en général l’amour en couple dit marital finit mal. Le début de son Enfant céleste le prouve.
Mais cette certitude n’entame pas sa conviction que l’amour vaut la peine. A des instants de disgrâce vont faire place des instants de grâce.
Si bien qu’à l’inverse d’Emily Dickinson qui, rappelle l’auteure dans son roman, “s’est emmurée vivante après la rupture avec un mystérieux amant qu’elle nomme son “Maître” dans ses poèmes”, son héroïne fait de son existence “une eau qui coule entre ses mains”.
De l’eau pure par et dans la mémoire de Tycho Brahe, astronome de la Renaissance qui aurait inspiré Hamlet.
Il permet à l’héroïne de réinventer elle-même sa carte stellaire et surtout du Tendre dans ce roman salué par Erri de Lucca comme “l’intacte merveille des nuits d’été”.
La présence du héros d’un autre siècle contemplateur du cosmos n’est pas accidentelle. Enfant, Maud Simonnot rêvait d’être astrophysicienne. A l’image de l’auteure qui a quitté son Morvan pour vivre longtemps en Norvège et voire en Uraniborg sur l’île de Ven un lieu mythique, Mary la mère et Célian son enfant, partent sur l’île légendaire de l’astronome.
Pour ce “couple”, la Terre ne s’arrêtera pas de tourner.
Les terres nordiques deviennent l’espace terrestre et éthéré qui permet d’évoquer la tendresse et l’amour maternels.
Et la romancière, après son superbe La nuit pour adresse chez Gallimard (2017), donne une vision lumineuse aux films noirs ou gris qui n’évoquent les sentiments que sous le choix des larmes (La Strada, Le choix de Sophie, Au revoir les enfants, Les lumières de la ville).
Loin des poncifs romanesques classiques, les choses de la vie prennent ici une dimension magique.
On semble y marcher dans des chemins invisibles qui apaisent l’âme et le coeur. Ils sont bordés d’anémones, de renoncules et de pois de senteurs…
jean-paul gavard-perret
Maud Simonnot, L’enfant céleste, Les Editions de l’Observatoire, Paris, 2020, 170 p. — 17,00 €.
Parution le 19 août.
Tycho Brahé présenta un système planétaire intermédiaire satisfaisant les jésuites dans l’immobilisme de la foi géocentrique . Mais il permit ainsi , par sa transition , de calmer les esprits du temps et son élève KEPLER progressa vers une autre vérité scientifique . LE SOLEIL EST AU CENTRE DE NOTRE GALAXIE .