Michel Dunand nous permet de sortir du confinement de manière solaire par ce bel hommage à la créatrice pudique et passionnée qu’est Béatrice Bonhomme. Certes, le titre de la revue qu’elle créa et anime peut prêter à confusion.
Le “NU(e)” est celui qui plonge ses racines dans l’érotisme mais aussi dans l’enfance, la mer et l’Origine.
Pour le prouver et dans le corpus qui lui est consacré, Béatrice Bonhomme publie un texte inédit “Nébuleuse papier buvard” où “tout” est dit d’une quête qui oblige ” La tête renversée vers le ciel / Attrapant entre ses doigts l’étoile qui déjà file / Nous laissant voeu à peine formulé / A la bouche du monde”.
Le lyrisme prend une dimension jamais débordante mais pourtant cosmique par l’attention au moindre qui fait la vie de tous les jours. Demeure comme dans son superbe livre Passant de la lumière un espace d’où sont bannis les éléments généralement moteurs de l’imaginaire.
Ceux qu’elle retient dans la faille d’un monde donnent consistance à ce dernier.
Au nom de l’amour qui charpente l’existence, la poétesse sait dire l’émerveillement du jour (et des nuits) au-delà des blessures qu’elle cicatrise dans sa vie comme dans ses mots.
jean-paul gavard-perret
Revue Coup de Soleil, Spécial Béatrice Bonhomme, n° 108/109, Annecy, Poésie, juin 2020.
Magnifique !