Vladimir Maïakovski, Lettre de Paris (1928)

Ode à l’amour fou

Cette “Lettre de Paris au cama­rade Kos­trov sur l’essence même de l’amour” donne une vision par­ti­cu­lière et déga­gée de bien des idéo­lo­gies de Vla­di­mir Maïa­kovski. L’auteur y devient plus proche du Futu­risme que  seule­ment du mar­xisme ou du sur­réa­lisme.
Pour preuve ce qua­train : “L’amour n’est pas para­dis déli­cieux, / l’amour c’est quand cela souffle en vous / et que du cœur le moteur rouillé / se remette en marche, à nouveau.”

L’auteur ici tente d’expliquer cette élé­va­tion “coper­ni­cienne” à celui qui à Mos­cou, “lieux et temps aidant”, ne peut com­prendre l’état de sidé­ra­tion cos­mique qui fait dire au poète : “De la terre au ciel, les feux, /dans le ciel, les astres en nombres. / Si je ne m’étais fait poète, /je serais un astro­nome.“
Nous sommes bien loin de l’image clas­sique de Maiakovski.

Appa­raît une dimen­sion non sani­taire de l’amour. De la phy­sique de l’aimée il passe à une méta-physique qui le fait échap­per au seul sta­tut de “rival mau­dit” du mari de l’objet de ses voeux.
Ce texte devient presque une curio­sité aussi quasi far­fe­lue et iro­nique qu’enthousiaste et profonde.

 Maia­kovsk quitte “des draps en loques d’insomnies” pour une ode à l’amour plus fou que chez Bre­ton lui-même.

jean-paul gavard-perret

Vla­di­mir Maïa­kovski, Lettre de Paris (1928), Edi­tions Der­rière la Salle de Bains, Roen, 2020 — 5,00 €.

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