François Sureau, L’or du temps

Un peu d’air

La liberté ne doit pas se lais­ser perdre. Or l’épisode de la Covid 19 l’a mise à mal. Et ce, dans les régimes poli­ciers ou non.
L’or du temps
mêle entre pierres et livres une déam­bu­la­tion près de la Seine au moment où la vie, dis­pa­rais­sant,  laissa place au vide et au désert.

L’auteur se replonge dans la Seine comme un fleuve nour­ri­cier pour un appel au large via les Sur­réa­listes — un des nom­breux fil conduc­teurs du livre.
«La Seine est le fleuve sur le bord duquel j’aurai passé l’essentiel de ma vie. Je me suis aperçu très tard que cette mince cou­lée grise et verte for­mait le centre d’un ter­ri­toire réel et ima­gi­naire, dont je n’avais cessé de vou­loir déchif­frer le secret.» écrit l’auteur

Et de sa source à Troyes, de Samois à Évry, Bercy, Paris et au-delà, Sureau rap­porte de cha­cune des étapes un récit afin de créer un por­trait per­son­nel de la France et son iden­tité. Il revient à cha­cun de défi­nir “sa” France afin de ne pas s’y sen­tir étran­ger.
A côté d’un sage russe émi­gré à Paris et com­pa­gnon de route du Sur­réa­lisme, il décrit la France comme un pays “inat­tei­gnable” dont il faut par­fois se déraciner.

Avocat et écri­vain, ami de coeur d’Apollinaire, l’auteur mêle per­son­nages fic­tifs et réels pour racon­ter une his­toire per­son­nelle et une manière de faire que la lit­té­ra­ture exerce la vie  loin des bina­ri­tés tou­jours impar­faites. Apol­li­naire à ce titre reste un exemple pour assu­mer le fait de ne pas for­cé­ment choi­sir entre ce qu’on prend pour le blanc ou le noir.
Sureau défend la liberté poli­tique et celle de la créa­tion. Le Sur­réa­lisme donne selon l’auteur “un peu d’air”. Et ce,  sans avoir peur des contra­dic­tions qui doivent s’exprimer.

C’est le “tuffe” dont la liberté est faite hors toute bonne conscience et déli­mi­ta­tion. Toute opi­nion pour Sureau doit venir au jour — même sur Inter­net.
Contre tous les C.S.A. pos­sibles et ima­gi­nable il déve­loppe dans son récit mul­tiple une atti­tude noble et hautaine.

feuille­ter le livre

jean-paul gavard-perret

Fran­çois Sureau, L’or du temps, Gal­li­mard, coll. Blanche, Paris, 2020, 848 p. — 27,50 €.

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