Les photographies érotiques de Claude Fauville — comme celle d’une Elizabeth Prouvost ou Sylvie Aflalo — échappent à ce qui s’associe généralement à la photographie de nu. Les tirages platine-palladium marient baroque et rococo moins pour chanter le corps naturel que mettre en exergue une sophistication.
L’espace photographique s’ouvre à la picturalité (et à des citations de ses maîtres, Manet, Delacroix, etc.) là où le corps fusionne avec son environnement.
Luttant contre les immatriculées conceptions, le photographe se veut visionnaire en faisant des voyeurs ceux qui peuplent l’Enfer et rêvent de Paradis.
Le regardeur ne se rince pas l’œil mais il n’avance pas plus l’œil bandé. Surgissent à travers les ombres d’étranges cérémonies païennes.
Le corps et ses interrogations sont traités certes en une atmosphère de clair-obscur mais ne possèdent rien de glauque. Les vierges pratiquent de troubles rituels inattendes parmi des taureaux plus ou moins ailés…
jean-paul gavard-perret
Claude Fauville, Magic of Photography, in focus Galerie, Cologne, 2020, série en 2020.
La galerie in focus a publié un deuxième livre sur le travail de l’artiste en 1996 : The Beauty of Rapture.