Jérôme Le Gris & Benoît Dellac, Serpent Dieu – t.03 : “Les mânes de Loki”

Au cœur de la mytho­lo­gie nordique

Aucune mytho­lo­gie ne prône la paix, la soli­da­rité, l’amour de son pro­chain. Les récits issus des temps anciens rela­tifs aux peuples du Nord ne font pas excep­tion. Et si l’un des dieux est quelque peu paci­fiste, il est tou­jours confronté à son contraire qui passe son temps à contre­car­rer le bien qu’il peut essayer de faire.
C’est le cas entre Odin et Loki. Et ce sont les humains, des jouets entre leurs mains, qui font les frais de leurs querelles.

Elrik, Tara de Sames et Sven le Rouge sont les trois Ber­serks, ou guerriers-fauves, d’Odin. Ils ne doivent jamais s’affronter car le Mid­gard, la Terre des humains, serait alors balayé. Mais Elrik a été banni par Hàkon, le roi de Nor­vège. Il s’est échoué en Islan­dia. Pour ven­ger la mort de Nessa, dont il est amou­reux, Elrik va rompre cet équi­libre.
Sur Islan­dia, Grim le Loque­teux, un sor­cier aux ordres de Loki le Ser­pent Dieu, réveille les morts pour sac­ca­ger l’île et place Nessa à leur tête. La bataille fait rage entre les morts et l’armée d’Ulf Kelu­dar, un sei­gneur local. Sous le nombre, celui-ci donne l’ordre de retraite mais il est tué en com­bat sin­gu­lier par Nessa qui venge la mort de son père et de son frère.
Elrik, accom­pa­gné de Tara, revient alors que Hàkon, se pré­pare à débar­quer sur Islan­dia pour la conqué­rir. Mais face à la menace que repré­sente l’armée des morts, ces mânes de Loki, Elrik et Hàkon n’ont d’autre solu­tion que d’unir leurs forces. La bataille commence…

Les Vikings ont tou­jours fas­ciné. Ce peuple de guer­riers, fameux navi­ga­teurs, a semé la ter­reur loin de leurs terres. Didier le Gris ins­talle une légende dans la légende et fonde sa tri­lo­gie sur Elrik l’Orcadien, un des guerriers-fauves, ces tueurs qui entrent en transes pour le com­bat, aidés sans doute par quelques drogues.
Il met en scène une lutte colos­sale entre humains et dieux, une guerre qui verra une fin désas­treuse et la fin d’un cycle de fureur guer­rière où la ven­geance est omni­pré­sente, le moteur des actions humaines.

Le des­sin, assuré par Benoît Del­lac, est d’une belle éner­gie. Les nom­breuses scènes de bataille où le sang gicle sont ren­dues avec réa­lisme. La terre gelée, la neige, le froid sont par­fai­te­ment res­ti­tués don­nant un cachet d’authenticité. Pré­cis, détaillé, ce des­sin laisse une grande place aux visages, aux expres­sions des pro­ta­go­nistes quand ceux-ci ne se battent pas. Et la fureur lors des com­bats est mise en avant avec une belle déter­mi­na­tion.
La mise en page alterne entre clas­si­cisme et audace. Quant à la colo­ri­sa­tion, œuvre com­mune entre Sébas­tien Bouet et Benoît Del­lac, elle fait res­sor­tir à mer­veille l’atmosphère du récit, l’ambiance générale.

Avec Les mânes de Loki, les auteurs ferment un pre­mier cycle qui donne une furieuse envie de voir la suite.

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serge per­raud

Jérôme Le Gris (scé­na­rio), Benoît Del­lac (des­sin et cou­leur), Sébas­tien Bouet (cou­leur), Ser­pent Dieu – t.03 : Les mânes de Loki, Glé­nat, coll. “24x32”, octobre 2019, 64 p. — 14,95 €.

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