Lyse & Didier Tarquin, UCC Dolores – t.02 : “Les Orphelins de Fort-Messaoud”

Quand le passé condi­tionne le futur

UCC Dolores est un space-opera flam­boyant, met­tant en scène deux per­son­nages fort dif­fé­rents. Mony est une jeune fille de dix-huit ans qui est sor­tie tout récem­ment du couvent où elle a tou­jours vécu comme orphe­line. Mais dans le paquet qu’on lui remet, elle découvre, entre autres, le jour­nal de son père. Cash est un barou­deur dont on connaît mieux, en lisant ce tome, une petite par­tie de son passé et les rai­sons qui le poussent à vou­loir pilo­ter le vais­seau spa­tial et assis­ter Mony.
Les auteurs reprennent les thèmes du voyage inter­pla­né­taire, les décou­vertes d’autres pla­nètes, d’autres civi­li­sa­tions, avec le pré­texte de suivre un che­min au ter­mi­nus mys­té­rieux. Le par­cours est ponc­tué de com­bats, de pour­suites dans le vide spa­tial avec un dyna­misme de mise. Le des­sin de cou­ver­ture illustre bien le ton de la série où l’action débri­dée est à l’honneur.

Mony, à dix-huit ans, hérite du vais­seau spa­tial de son père, auquel s’attache une sul­fu­reuse répu­ta­tion. Kash, un barou­deur, connaît le vais­seau et entraîne la jeune fille sur les traces de son père. Après quelques aven­tures mou­ve­men­tées, ils atter­rissent en catas­trophe sur une pla­nète et attendent l’extraction du cris­tal de pro­pul­sion qui leur per­met­tra de repar­tir. En atten­dant, compte tenu des dan­gers qui les entourent et qui les attendent, Kash entraîne Mony au tir ins­tinc­tif. Celle-ci fait preuve d’une capa­cité d’apprentissage qui confond le colosse.
Ce sont les Nou­veaux Pion­niers, diri­gés par le père Mélias, qui exploitent les mines de cris­tal, ayant réduit en escla­vage les autoch­tones, le peuple Ras­seth. Face à une sculp­ture, on raconte la légende de l’immortel Tas­sili le Rouge, un nom qui inter­pelle Mony car elle l’a vu dans le jour­nal tenu par son père
Alors qu’ils découvrent le bloc de cris­tal, nou­vel­le­ment extrait, qui leur est des­tiné, des Ras­seths attaquent les gar­diens. Ils sont abat­tus immé­dia­te­ment. Le père Mélias explique que, mal­gré l’enseignement dis­pensé par les reli­gieux, cer­tains Ras­seths ne sup­portent pas que l’on touche à ces cris­taux. Mais, quand le UCC Dolores est prêt à repar­tir, les deux héros doivent se gar­der des dan­gers qui sont aussi pré­sents à l’extérieur qu’à l’intérieur, car…

Les deux héros, au pro­fil qui s’étoffe de pages en pages, ont une évo­lu­tion intéressante.Les auteurs, sous cou­vert de fic­tion, pointent des dys­fonc­tion­ne­ments de notre civi­li­sa­tion et avec les Nou­veaux Pion­niers, ces reli­gieux rigides, dénoncent l’esclavagisme qui a per­duré si long­temps mais qui, hélas, existe encore sous d’autres formes mais aux mêmes effets. Didier Tar­quin a bien appris de son longue col­la­bo­ra­tion avec un maître dans le récit d’aventures. On retrouve une forme simi­laire d’humour, le déca­lage qui fait pouf­fer.
Didier Tar­quin dont on connaît la capa­cité à mettre en images des mondes nova­teurs, assure un des­sin aux traits toniques, des “effets spé­ciaux” à foi­son, des per­son­nages expres­sifs, à la ges­tuelle bien ren­due dans des décors gran­dioses. Lyse Tar­quin, outre une co-scénarisation, pro­pose une mise en cou­leurs aux teintes écla­tantes et variées.

UCC Dolores est une si belle décou­verte qu’on en rede­man­dera après le tome 3 qui va clore ce pre­mier cycle.

serge per­raud

Lyse Tar­quin (scé­na­rio et cou­leur) & Didier Tar­quin (scé­na­rio et des­sin), UCC Dolores – t.02 : Les Orphe­lins de Fort-Messaoud, Glé­nat, coll. “24x32”, novembre 2019, 48 p. – 13,90 €.

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