Une enfance algérienne
Ce livre est à la fois la réédition et une nouvelle version du projet Tlemcen ou les lieux de l’écriture tel qu’il a été conçu en 1993 à l’initiative du Centre culturel français de Tlemcen, puis édité en 1994 par les éditions La Revue Noire à Paris. Dans ce livre émouvant et beau, le texte et les images de Mohammed Dib, un photographe rare et un poète sensible.
Tout est là pour faire renaître l’atmosphère de la ville là où le récit d’une enfance perdue à tout jamais se dit au présent. Par la capture de moments enfuis et enfouis se dégage le désir de Dib qui, gamin, voulait écrire non pour devenir auteur mais trouver par les mots la sensation d’être libre et d’exister.
Ce livre passe sans doute trop sous silence la conditions et la vie des familles européennes pauvres (tous les “blancs” n’étaient pas des colonisateurs) dont le quotidien n’était pas plus brillant que celui des « indigènes ». Mais il permet de retrouver les codes d’un monde tu et caché que l’auteur a su revisiter pour le faire partager — voire nous en émerveiller — là où une vérité d’incorporation comme de déclassement est mise à nu.
jean-paul gavard-perret
Mohammed Dib, Tlemcen ou les lieux de l’écriture, Préface de Waciny Laredj, Edition Barzakh, 2020, 144 p. — 28,00 €. (à paraître le 02 juin).
Mohammed Dib “El Mansour” ( le victorieux ) de Tlemcen savait bien que tous les blancs ne méritaient pas la valise ou le cercueil . L’Enfant-jazz et son prix Mallarmé fut l’acmé de son passé colonisé français .