Quand prime la dissimulation !
Les humains ont envoyé de nombreux vaisseaux pour coloniser de nouvelles planètes. Lors d’une de ces explorations, ils ont rencontrés les Atils, des extraterrestres. L’entente a été immédiate et grâce à leur technologie très avancée, l’expansion à pris des dimensions considérables. Cependant, les vaisseaux pionniers restent introuvables.
Une structure, l’Agence, forme des unités d’élite chargées de trouver ces disparus. Milla Aygon en fait partie, intégrée dans une équipe.Dans l’épisode précédent, son groupe a eu la surprise de découvrir que ceux qu’on leur présentait comme des ennemis ne l’étaient pas vraiment alors que des amis, ou prétendus tels…
Suite au rapport du groupe sur les constations de ses membres, sur les doutes émis, leur hiérarchie les a mis au placard, ne leur confiant que des missions pourries. Ils se font moquer par un autre groupe, l’un d’eux les traitant de loosers. Ce sont ceux rencontrés récemment qui se revendiquent d’une faction des Écumeurs. Ils réussissent à trouver un terrain d’entente pour explorer ces pistes troubles et surtout pour retrouver ces nefs encore disparues dont les Atils dissimulent les coordonnées.
Milla voudrait percer le mystère entretenu par les extraterrestres quant à ces nefs, les raisons de leur administration pour ne pas bouger, mais aussi ce que cherchent ces Écumeurs, ces pirates qui s’emparent des caissons de cryogénisation contenant les corps des pionniers.
Et ils arrivent sur une nouvelle planète…
La colonisation, même en envoyant des humains dans le vide spatial, n’a pas aidé à éradiquer leurs défauts. On en retrouve une très large partie dans la galerie de personnages, fort étoffée, crée par Denis-Pierre Filippi. Il ajoute la dissimulation, le goût du secret des sphères dirigeantes tant humaines qu’extraterrestres. Il lâche alors, avec leurs seuls moyens, un petit groupe d’agents qui essaient, tant bien que mal, d’aller au bout de ce qui leur semble honnête, de faire un devoir de justice.
Mais cette quête s’accompagne d’aventures et d’actions vigoureuses car le danger rôde. Sur cette nouvelle planète, une étrange colonie est décidée à défendre, par tous les moyens, son territoire et son mode de vie. On assiste, comme sur Terre, à des groupes qui s’opposent, qui se font la guerre, des groupes d’oppresseurs et d’opprimés.
Maîtrisant son récit, distillant révélations, pistes nouvelles et aventures toniques, le scénariste donne une belle tension à son récit. Le travail graphique se partage entre Vincenzo Cucca pour le dessin et Fabio Marinacci pour la mise en couleurs. Les personnages sont fort réussis, et les créateurs excellent surtout dans les décors.
Ils proposent des vignettes magnifiques sur des cités immenses, des vaisseaux séduisants, des jungles foisonnantes, avec des angles de vue plongeants, des champs de bataille détaillés.
Ce tome 4 temporise quelque peu l’avancée dans l’intrigue, réservant les éclaircissements de tout ce qui est sous-jacent pour un autre opus qui sera, à n’en pas douter, une belle révélation.
découvrir un extrait
serge perraud
Denis-Pierre Filippi (scénario), Vincenzo Cucca (dessin) & Fabio Marinacci (couleur), Colonisation – T.04 : Expiation, Glénat, coll. “24x36”, février 2020, 48 p. – 13,90 €.