Dans ce superbe carnet (le dernier d’une impresionnante suite), Richard Meier fait poser des mains sur la neige afin que l’écrit lui-même trouve “La serrure des matières opaques” à travers l’espace.
Le livre se développe en leporello là où des mots dans leur gras “fouillent la chair des désirs” selon une innocence graphique où les premiers dansent autant pour la saveur des yeux que pour les signes graphiques. Ils deviennent dans ce jeu des lettres et des images une manière d’avancer dans le “vois vu va vais” et afin que le “tu” redevienne un “je” qui ne possède rien d’égoïste ou même d’égotique.
Par sauts de mots et taches de couleurs, un chemin se cherche au milieu des “lEttrE perduE” où “l’image salive et se voit en mot”. D’où la substance particulière d’un tel beau livre.
Richard Meier s’amuse (mais toujours avec sérieux) à divers exercices sur les “portraits” dans le jeu des couleurs et des formes. Il offre diverses « partitas » où l’érudit reste avant tout poète sans complaisance ou autosatisfaction.
Et ce, en diverses disjonctions où à chaque étape tout à la fois se défait et se scelle sous le sceau d’un certain mystère primitif.
Le créateur ramène à l’origine de la lettre et de l’image où l’arabesque n’est jamais anodine. Voici un livre d’heures dont les passerelles sont innombrables. Elles offrent à la mémoire le pouvoir de remonter le temps.
Elles creusent aussi des images qui s’entortillent ou se redressent pour remonter à une source vitale.
jean-paul gavard-perret
Richard Meier, Main // Lachée — Nul // jugemenT, II , Editions Richard Meier, 2020.
Cher Jean-Paul, je me retrouve bien dans “ces images qui s’entortllent ou se redressent pour remonter à une source vitale. J’ai tendance à beaucoup trop utiliser la forme couchée — dormition — et souvenir de peintures Etrusque avec des couples allongés… à la ripaille etc. J’ai depuis pas mal avancé encore avec des pages plus grandes afin de restituer un plaisir de la couleur sur une surface plus grande.… m2 de Matisse !!!
Embrassades
Nous attendons la suite…
Moi aussi !