Jean-Jacques Beineix — après avoir quitté le cinéma, “ses formatages et ses ligues de vertu” (écrit-il) au début du siècle — est devenu un romancier élégant qui met en scène un personnage vieillissant après son amour raté avec une jouvencelle de 27 ans plus jeune que lui.
L’homme est blessé et il est à l’image de son auteur qui a trouvé là une transposition plus ou moins réussie mais où germe une critique du monde, de la cupidité et la présence d’humains incapables de penser à autre chose que leur nombril et leur richesse.
Beineix montre comment l’art est bouffé par l’industrie et les machines pompes à fric. Et si - à ce moment là - un homme perd l’amour de sa vie, que lui reste-t-il? Pas grand chose ? Et c’est peu dire.
Ce roman du deuil tombe à pic dans le moment critique que nous vivons.
jean-paul gavard-perret
Jean-Jacques Beineix, Toboggan, Michel Lafon, 2020 - 19,90 €.