Jérémy Guez & Roland Boschi, The Red Clay Chronicles

Le wes­tern revisité !

Cet album s’inscrit dans la col­lec­tion Grind­house Sto­ries de Glé­nat. À l’origine, ce terme dési­gnait des salles de cinéma qui pré­sen­taient essen­tiel­le­ment des films d’horreur,  ce cinéma classé, au mieux, Séries B, au pire, Séries Z avec tout le dédain qui l’accompagnait.
L’éditeur entend, dans cette col­lec­tion, retrou­ver l’esprit de cette créa­tion indé­pen­dante qui a émer­gée dans les années 1970 avec des auteurs tels que Joe Dante, George Romera, John Car­pen­ter, Alan Moore, Frank Miller…

En 1844, dans l’État du Kan­sas, quatre hommes en tor­turent un cin­quième pour lui faire avouer où il a caché l’argent et pour le punir. Il ne faut pas décon­ner avec le Patron. Ses deux enfants assistent, ter­ro­ri­sés, à la scène depuis leur cachette en bor­dure de forêt. La petite fille se révolte, arrache le pis­to­let que tient son petit frère et attaque les ban­dits. L’un d’eux riposte et la tue, conster­nant les autres qui auraient pu s’amuser avec elle. Son frère, pour­suivi, se cache dans le repaire d’un coyote qui est tué à sa place.
Dix ans plus tard, un coyote est dans la ligne de mire d’un fusil tenu par un Comanche blanc. Celui-ci ne tire pas. C’est son com­pa­gnon qui le fait. Le pre­mier se jus­ti­fie en disant qu’il n’avait pas le droit de le tuer. Les tri­bus indiennes se pré­parent à recon­qué­rir leurs terres par la force. Nacoma, l’Indien blanc, ne par­ti­cipe pas aux danses cha­ma­niques. Rejoint sur sa couche par une belle jeune femme, il a une vision. Il doit retrou­ver quelqu’un, le tuer pour lui prendre ses forces.
Com­mence alors une quête san­glante, bru­tale dans cet Ouest amé­ri­cain en muta­tion avec un homme que Nacoma sauve des vautours…

Red Clay Chro­nicles raconte le par­cours de ce jeune gar­çon qui échappe au mas­sacre de sa famille. Recueilli par une tribu Comanche, il est élevé par eux et porte le nom de Nacoma. Mais avant de défendre son ter­ri­toire, il doit assu­mer une ven­geance qui lui per­met­tra d’être un guer­rier plus fort pour vaincre.
Ce récit s’inscrit dans l’univers du wes­tern mais sans la morale bidon d’Hollywood. Il se rap­proche de la réa­lité, celle d’un ter­ri­toire où la vio­lence la plus absurde règne. C’est l’omniprésence des enva­his­seurs mas­sa­crant les occu­pants pour prendre leur place.

Dans ce pre­mier volume, Jérémy Guez fait décou­vrir son héros, ses failles et ses forces, mon­trant les dif­fé­rentes facettes du pays. La mise en images est de  Roland Boschi qui signe des planches d’un réa­lisme bru­tal mais d’une belle fac­ture quant à son tra­vail gra­phique, dans le choix des cadres, dans la lisi­bi­lité et enchaî­ne­ment des actions. Il fait res­sor­tir le côté fra­gile du héros, ses doutes sans pour autant l’empêcher de tuer quand c’est néces­saire pour la pour­suite de sa quête.
L’album est com­plété par une riche gale­rie expo­sant les recherches gra­phiques en noir et blanc, les planches esquis­sées puis encrées, une inter­view des auteurs et une pré­sen­ta­tion de la collection.

Cet opus revi­site le wes­tern d’une façon réa­liste, se pla­çant du côté des “Sau­vages” avec une mise en images énergique.

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serge per­raud

Jérémy Guez (scé­na­rio) & Roland Boschi (des­sin et cou­leurs), The Red Clay Chro­nicles, Glé­nat, coll. “Grind­house Sto­ries”, novembre 2019, 144 p. – 19,95 €.

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