Christine Valcke, Dialogue

Défaire, dit-elle

Plus que pré­cis de décom­po­si­tion, ce magni­fique ensemble mini­ma­liste crée une dis­con­ti­nuité dou­lou­reuse.
Loin de toute conso­la­tion pos­sible ? nul ne peut le dire…
Mais chaque page de ce livre qui se passe de mots crée — comme l’indique son titre — une (ré)percussion. Elle ne ponc­tue pas le néant ni ne le ren­force.
Les encres fomentent une chaîne “sonore” obte­nue par la dis­sé­mi­na­tion des taches en leur conti­nuum et leur épuisement.

Le “bruit” que pro­duit chaque oeuvre est pal­pable. Le puis­sance mini­ma­liste agit comme une drogue en la sourde mélo­pée de cette ryth­mique de l’Imaginaire. Existe  l’affirmation d’un manque ou plu­tôt d’une incer­ti­tude.
Mais cette musique du silence est ce que l’Imaginaire pro­duit de plus intense à tra­vers l’extinction de l’icône. La musique sur­git de la matière même, éten­due pour com­bler une absence sur le vide du support-fond.

Demeurent d’ultimes assauts — ou sou­bre­sauts. Ils cor­res­pondent  à une zone dans l’esprit humain qui ne peut être atteinte que par cet art du presque rien. La “musique” des formes est le moyen d’outre-voir là où l’effacement  peut à la fois se “dire’ et se célé­brer.
L’Imaginaire ouvre la par­tie cachée d’une réa­lité secrète  et c’est fascinant.

jean-paul gavard-perret

Chris­tine Valcke, Dia­logue, Encre et papier, 12 exem­plaires, 2020 -  200,00 €.
Tous les oeuvres sont originales. 

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