L’Égyptienne la plus célèbre de l’histoire
Ce troisième volet — sur quatre — de la vie de l’Égyptienne la plus célèbre de l’histoire, se place entre l’assassinat de Jules césar, la fuite de Rome pour Cléopâtre et la fin de la guerre civile qui a déchiré l’empire romain. Les deux vainqueurs se partagent le territoire, Marc-Antoine se réservant l’Orient, la région la plus riche.
Le scénario détaille les différents soubresauts qui ont secoué la République romaine et les complots que Cléopâtre a dû vaincre contre sa famille dès son retour. Comme souvent dans de pareils cas, les alliances les plus inattendues se nouent avec un but à court terme sans privilégier l’avenir.
Cléopâtre Théa Philopator accède au trône pharaonique alors qu’elle n’a pas dix-huit ans. Elle doit, selon les règles en usage en Égypte, partager ce pouvoir avec ses demi-frères et ses maris successifs.
Son empire attise également la convoitise de la République de Rome en la personne de Jules César. Elle saura passer à travers les conspirations, les cabales et les complots pour asseoir son pouvoir.
Lorsque le volume 3 débute, elle est à Rome, la maîtresse de César. Mais celui-ci est assassiné lors du complot ourdi par des sénateurs. Ceux-ci veulent rétablir la république mise à mal par la volonté de dictature de Jules César. Ils craignent que la présence de Cléopâtre, avec le fils qu’elle a eu de ce dernier, pose des problèmes de succession.
Marc-Antoine ayant échappé au complot vient défendre la reine d’Égypte et l’aider à fuir. Quand elle part pour retrouver son pays, il retourne à Rome où les comploteurs sont hésitants sur la suite à donner. Mais, en Égypte…
Marie et Thierry Gloris livrent un scénario solidement documenté, riche en informations, dévoilant des actions pas toujours mises en valeur dans récits précédents, qu’ils soient cinématographiques ou littéraires. Certains de ceux-ci voulant privilégier des moments particuliers estimés plus riches en éléments de spectacle, à l’aura et aux résonances plus théâtrales.
Joël Mouclier assure dessin et couleurs. S’il est à l’aise pour les portraits des personnages en plans rapprochés, il semble plus réservé sur la présentation des groupes, plus synthétique sur les membres qui le composent. Il donne un éclat particulier à l’héroïne. Les décors d’intérieurs s’imposent par leur réalisme. De plus, il réalise des vignettes de vues extérieures, en grand angle, de toute beauté.
Un opus qui conforte la qualité de la collection, faisant ressurgir du passé ces femmes qui ont dû, qui ont su s’imposer, assujettir leur pouvoir dans un monde qui n’était pas fait pour elles.
serge perraud
Marie & Thierry Gloris (scénario), Joël Mouclier (dessin et couleur), Les Reines de sang — Cléopâtre La Reine fatale : volume 3, Delcourt, coll. “Histoire et Histoires”, janvier 2020, 56 p. – 14,95 €.