Enigmatique allégorie
Dans les montagnes colombiennes, des jeunes gens sont chargés de garder une otage américaine. Il y a bien sûr dans une telle situation beaucoup de déjà vu.
Elle semble décrite de manière originale lorsqu’elle repose d’abord sur l’intensité d’un début réussi. Mais tout dérape assez vite entre ordre et désordre, règlement et dérèglement.
D’une colline nue à la jungle amazonienne, le film bascule dans du sous-Herzog. La sidération demeure ratée d’autant qu’il existe une sorte d’interdémination aux seins de rituels et robinsonnades à la Apocalypse Now mais en nettement moins bien.
Même si ce retour à la guérilla reste une expérience psychédélique.
L’allégorie — si allégorie il y a — (sur la jeunesse ? sur une société ?) reste énigmatique. Nous somme certes en Colombie mais les problèmes et la mémoire du pays sont escamotés au profit d’une sorte de réalisme magique approximatif grevé d’une violence psychologique discutable dans laquelle le film finit par se réduire, sinon pour rien du moins pour pas grand chose.
jean-paul gavard-perret
Monos
De : Alejandro Landes
Avec Julianne Nicholson, Moises Arias, Sofia Buenaventura
Genre : Drame
Durée : 1H43mn
Sortie : 4 mars 2020
Synopsis
Dans ce qui ressemble à un camp de vacances isolé au sommet des montagnes colombiennes, des adolescents, tous armés, sont en réalité chargés de veiller à ce que Doctora, une otage américaine, reste en vie. Mais quand ils tuent accidentellement la vache prêtée par les paysans du coin, et que l’armée régulière se rapproche, l’heure n’est plus au jeu mais à la fuite dans la jungle…