Una costilla sobre la mesa : Madre (Angélica Liddell)

Incan­ta­tions évanescentes

Dans la pénombre, sur scène, des sil­houettes blanches émergent. Un chant de plainte reten­tit. Une adresse dis­serte à sa mère. Un pro­pos méta­phy­sique, qui cherche la pureté dans la souillure. Une inves­ti­ga­tion habi­tée, cher­chant la pro­fon­deur de racines inac­ces­sibles, dérou­lant une suite d’exhortations hié­ra­tiques, à voca­tion mani­fes­te­ment expia­trice.
Une culture du para­doxe s’efforçant de pré­sen­ter un requiem pathé­tique à par­tir d’une médi­ta­tion sur la déli­ques­cence du corps. On assiste à des bal­lets immo­biles, à une cru­ci­fixion pro­fane, à des dépla­ce­ments spo­ra­diques sem­blant consti­tuer un com­plexe sys­tème de signes her­mé­tiques et dont l’esthétique reste dis­cu­table : il en est là comme d’un exa­men auto-compassionnel.

Il s’agit d’une longue souf­france qui peine à se muer en renais­sance, comme une mys­ti­fi­ca­tion qui reste auto­cen­trée, qui ne par­vient pas à se déployer sous la forme d’un spec­tacle accom­pli : on a le sen­ti­ment de voir les efforts vains d’une signi­fi­ca­tion déses­pé­rée se démul­ti­plier sous une forme kaléi­do­sco­pique.
La com­plainte phy­sique à voca­tion spi­ri­tuelle s’étiole à force d’explorer ses méandres, et les pro­cé­dés uti­li­sés, par leur redon­dance, finissent par appa­raître suf­fi­sants. La recherche d’une parole infra-langagière confine au ridi­cule tant elle est for­cée. Les criaille­ments qui cherchent à mêler ago­nie et cri pri­mal sont à l’image de l’ensemble du spec­tacle : ambi­tieux, ori­gi­nal, un rien expé­ri­men­tal mais qui réduit ses beaux tableaux à un épui­se­ment de la théâtralité.

chris­tophe gio­lito & manon pouliot

 

Una cos­tilla sobre la mesa : Madre

Texte, mise en scène, scé­no­gra­phie, cos­tumes et jeu Angé­lica Liddell

Photo ©Luca Del Pia et ©Susana Paiva

avec Angé­lica Lid­dell, Gumer­sindo Puche, Niño de Elche, Ichiro Sugae

et Tony Aliot, Kymia Bayat, Marion Begin, Cécile Ber­nard, Adèle Ber­tin, Bap­tiste Bris­seault, Inès Dujar­din en alter­nance avec Sal­sa­bila Nefati, Hélixe Cha­rier, Julien Chau­det, Fré­dé­ric Che­ru­bini, Camille Del­pech, Mel­chior Derouet, Héloïse Logie, Sté­pha­nette Mar­te­let en alter­nance avec Léa Fon­der, Benoît Mau­brey, Alice Pozzo Di Borgo, Anna Ranz, Julia Salaün, Garance Silve, Rosa­lie Sinsou

Assis­ta­nat à la mise en scène Borja López ; lumières Jean Huleu ; son et vidéo Anto­nio Navarro ; régis­seurs pla­teau Nico­las Guy Michel Che­val­lier ; pro­duc­tion et dif­fu­sion Gumer­sindo Puche ; logis­tique Saité Ye ; com­mu­ni­ca­tion  Génica Montalbano.

Au théâtre La Col­line, 15 rue Malte-Brun 75020 Paris, Grand Théâtre, du 18 jan­vier au 9 février 2020 les same­dis à 20h30 et les dimanches à 15h30. Spec­tacle en espa­gnol sur­ti­tré en fran­çais ; durée esti­mée 1h30, le spec­tacle est pré­senté en alter­nance avec Padre.

Le texte Una cos­tilla sobre la mesa : Madre est paru aux édi­tions Les Soli­taires intem­pes­tifs en mars 2019

Pro­duc­tion

Iaqui­nandi, S.L. ; copro­duc­tion Théâtre Vidy-Lausanne, Fes­ti­val Tem­po­rada Alta, Tea­tros del Canal, Madrid.

Sur la route

Inter­na­tio­naal Thea­ter Amster­dam (ITA) les 10 et 11 avril 2020
Thea­ter Rot­ter­dam le 2 sep­tembre 2020

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