Hybridations & formes de vie
La photographe italienne Anna Maria Belloni offre un regard particulier sur la nature et la relation complexe que l’homme entretient avec elle. Et lorsqu’on évoque l’anthropocène, elle s’en détourne pour évoquer des beautés simples et immédiates qui se perdent.
Surgissent des moments d’accord où nature et humanité se jointoient. La présence humaine s’insère discrètement dans des lieux au moment où la nature retrouve son pouvoir dans les éléments d’une multitude de mondes démantelés.
Des fleurs prennent la place d’un visage, une chevelure devient feuillage, un homme s’installe dans une vieille carcasse de voiture envahie de plantes sauvages. Se recréent des hybridations qui tentent de réunir les formes de vie. Les univers silencieux et mystérieux font le jeu d’un récit visuel entre humour, merveille et danger.
Une possible mythologie à venir de la “supernatura” semble possible mais tout indique néanmoins que la pérennité espérée reste encore une éternité bien provisoire.
jean-paul gavard-perret
Anna Maria Belloni, Supernatura, Galerie Annie Gabrielli, Montpellier, 31 janvier au 14 mars 2020.