Inannulable moindre et action burning
En 2017, Christian Jaccard a fait une donation exceptionnelle au Centre Pompidou. Elle est présentée pour la première fois au public et résume un parcours original où le monde est traduit par deux verbes « nouer » et « brûler ». Ces deux outils forment un paradigme qui permettent de créer un mouvement et une dynamique aux jeux d’ombres et de lumière.
Par ses désagrégations inhérentes à sa “pryromanie” et les énergies dissipées qu’elle dégage, Christian Jaccard propose ce qui pourrait ressembler au moindre du moindre. Mais le rien demeure un tout.
Outils de pensée et outils de travail, le noeud et l’ignition créent de nouveaux effets de surface où se tissent des trames qui se répondent en écho en libérant l’acte classique ou traditionnel de l’art. Il échappe autant du décor que du symbolique dans un chemin de suie qui devient néanmoins de lumière à travers le « supranodal » coloré que Jaccard “architecture” dans ses travaux où la quintessence statique se remet à bouger.
Celui qui a horreur du blanc (« Le blanc m’oppresse » écrit-il) crée une vision qui n’est plus faite pour simplement illustrer “ des faits du roi ” ni pour représenter ou alimenter des théories. L’abstraction de l’artiste ne propose rien qu’elle-même, loin des dramatisations processionnelles perçues dans des contours que le regard doit parcourir.
Elle devient même une abstractivité des quintessences à méditer.
jean-paul gavard-perret
Christian Jaccard, Energies dissipées, Centre Pompidou, Paris, du 4 mars au 18 mai 2020.