Lapin à peine levé
Ce film américano allemand du réalisateur néo-zélandais T. Waititi met en scène un enfant nazillon (il doit son nom pour son incapacité à avoir pu tuer un lapin). Ayant fait état de ses “idées”, il apprend que sa mère cache une jeune juive et on se doute du virage de révision idéologique que la rencontre des jeunes héros va induire.
Mais tout est un tissu de caricatures. On est loin du Dictateur auquel certains osent rapprocher cette production. Le film commence comme une farce à la Mel Brooks avant de basculer en conte initiatique avec pathos et sucrerie romantique.
Ce film s’adresse théoriquement (du moins semble-t-il) aux enfants pour leur faire connaître le mal absolu de manière didactique. Etant trop vieux pour savoir s’il leur parle, ne sera retenu ici que la prestation de Scarlett Johanson. Elle est– comme le plus souvent — remarquable dans son rôle.
Le reste est d’une mièvrerie douteuse. Le film laisse se déployer les horreurs antisémites que ce Jojo éructe. C’est du Grand Budapest Hotel en bien plus raté.
L’oeuvre est d’un mauvais goût crasse : les nazis (Hitler compris) ne sont jamais présentés comme effrayants. Tout au plus ridicules.
Et c’est bien là le problème.
jean-paul gavard-perret
Jojo Rabbitt
De : Taika Waititi
Avec :Roman Griffin Davis, Thomasin McKenzie, Scarlett Johansson
genre : Guerre, Drame, Comédie
Durée : 1H48mn
Sortie :29 janvier 2020
Synopsis
Jojo est un petit Allemand solitaire. Sa vision du monde est mise à l’épreuve quand il découvre que sa mère cache une jeune fille juive dans leur grenier.
Avec la seule aide de son ami aussi grotesque qu’imaginaire, Adolf Hitler, Jojo va devoir faire face à son nationalisme aveugle.