Un des deux piliers d’ “Air” (mais le duo n’est pas séparé) et après un premier album solo (“Contrepoint”), Nicolas Godin propose un album “de parallèles” dans un dispositif architectural qui a pour origine une bande son pour l’artiste Xavier Veilhan et ses projets d’exposition. Après Bach, Godin revisite l’espace et l’architecture à sa main.
S’y retrouve plusieurs constructions (de Le Corbusier avec sa “Cité Radieuse” et bien d’autres) toujours dans l’esprit de “Air” et ses effets d’échos et de nappes sonores. Aux lignes d’architectures répondent celles des différentes structures des morceaux qui deviennent de sortes de narrations minimalistes.
Architecture et musique, matière et abstraction se répondent dans un espace-temps où Baudin sculpte les sons. La musique et la voix (de l’artiste sur 4 pistes) créent ici — au sein de plusieurs collaborations — une magie subtile et typique de l’électro à la française. L’ensemble reste sans doute un peu classique et d’une certaine paresse mais répond aux attentes des afficionados de l’électro de ce type (J-M Jarre n’est jamais loin et c’était déjà le cas avec Air).
Mais émerge une “maison” sonore rassurante et douce produit par Pierre Rousseau. Manque sans doute une certaine radicalité, toutefois l’album avec ses nimbes sonores toujours cohérents garde tout pour séduire les adeptes d’une musique aérienne et planante.
jean-paul gavard-perret
Nicolas Godin, Concrete and glass, label Because , 2020.