La ligne générale
Deux jeunes soldats anglais de la Grande Guerre sont contraints à une traversée des lignes ennemies au nord de la France dans un plan séquence de deux heures et en temps réel. En lui-même, l’objectif est déjà une performance. Ce tour de force fait que 1917 se transforme en film à oscars par excellence pour sa prouesse technique (il est nominé pour 10 statuettes).
Nous sommes loin d’ American beauty du même réalisateur. Mais ici l’envie de jouer (avec le suspense dans une course à obstacles qui tient du vidéo game) est réelle et le spectateur s’intéresse au travail du chef opérateur pour tenter de discerner comment les raccords invisibles sont fait en une telle scène.
La prouesse numérique des sutures priment sur le sujet en lui-même. Nous sommes loin d’une théorisation du sens de la guerre pour le pur plaisir du grand spectacle.
Le film de guerre est donc revisité sous l’ordre technique qui plonge en immersion le spectateur “collé” aux deux soldats au milieu de nulle part et au sein d’une guerre statique qui offre soudain un parcours de mouvement. Il ne faut pas chercher ou attendre autre chose. C’est de l’entertainment qui réduit la guerre à un jeu vidéo.
L’adresse technique prime sur tout élément supplémentaire — psychologique ou autre. Nous sommes loin des Sentiers de la Gloire voire des Croix de bois. La logique est de pure théâtralité menée avec maestria.
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jean-paul gavard-perret
1917
de : Sam Mendes
avec : George MacKay, Dean-Charles Chapman, Mark Strong
genre : Drame, Historique, Guerre
durée : 1H59 mn
sortie : 15 janvier 2020
Synopsis
Pris dans la tourmente de la Première Guerre Mondiale, Schofield et Blake, deux jeunes soldats britanniques, se voient assigner une mission à proprement parler impossible. Porteurs d’un message qui pourrait empêcher une attaque dévastatrice et la mort de centaines de soldats, dont le frère de Blake, ils se lancent dans une véritable course contre la montre, derrière les lignes ennemies.