Une théorie scientifique de la Littérature
Indéniablement, la science-fiction est l’un des éléments culturels caractéristiques de notre époque contemporaine. Que le terme soit utilisé pour discréditer des théories ou des aspirations technologiques ou, au contraire, permette de se vanter d’avoir pu accomplir, dans le monde réel, ces mêmes théories ou aspirations technologiques considérées hier comme irréalistes. Que les thématiques traditionnellement associées à la science-fiction fassent désormais partie de notre quotidien : conquête spatiale, androïdes, intelligence artificielle, cyberespace,…
Ou encore que la science-fiction se décline, tant dans les divers secteurs artistiques que dans des stratégies commerciales permettant la vente d’un produit dont est garantie la qualité indiscutable car inhérente à son caractère “futuriste”. La science-fiction est devenue une composante culturelle indubitablement ancrée dans l’histoire des sociétés capitalistes qui, par leur scientisme et leur vision évolutionniste de l’histoire humaine, lui ont donné la forme que nous lui connaissons aujourd’hui sous l’étiquette « science-fiction ».
Omniprésent et multiforme, ce foisonnement culturel semble pourtant dissoudre davantage l’unicité de ce qui fut d’abord revendiqué comme un “genre littéraire”. Bon nombre d’auteurs et de théoriciens occidentaux se sont essayés à braver l’impossible apparent pour en apporter une définition plus ou moins élaborée, quand d’autres s’y sont refusés, par dépit ou par dédain.
Mais aucun ne l’a fait de manière aussi magistrale et intelligente que Guy Bouchard, dont le présent essai sur la science-fiction permet non seulement de repenser la littérature comme système global, mais également de donner, par la démonstration, une bonne leçon d’humilité à la noble institution littéraire empoicrée dans son rogue fiel.
Androgyniste, utopiste, philosophe, professeur de philosophie et auteur de romans (Vénus via Atlantide, 1961 ; Les gélules utopiques, 1988) et de nouvelles, Guy Bouchard propose ici de centrer son étude sur la science-fiction. Partant du postulat qu’aucune construction de l’esprit n’est indéfinissable et qu’un “genre” littéraire, pour être défini, nécessite un examen exhaustif et rigoureux, Bouchard confronte l’ensemble des tentatives de définition au corpus littéraire existant afin d’en éprouver, pour chacune, la validité opérationnelle.
Commençant par ceux qui comparent la SF au mythe (Bradbury, Klein, Juin, …), le philosophe démontre, en s’appuyant sur des définitions anthropologiques (straussiennes, notamment), que le rapprochement avec la mythologie, stricto sensu, n’est pas adapté, de même que la comparaison métaphorique ne révèle en fait aucun intérêt définitionnel.
Recherchant alors une définition interne et autonome, sans relation avec d’autres genres littéraires, Guy Bouchard note que la science-fiction se caractériserait selon certains (Bergier, Merril, etc.) par un axe techno-scientifique à laquelle renvoie évidemment l’étiquette “science-fiction”, et/ou, pour d’autres (Campbell, Van Herp, Goimard, Gernsback, …), par un axe futuriste.
Toutefois, ces deux axes, s’ils sont pertinents dans une certaine mesure, se révèlent insuffisants, non seulement pour rendre compte de l’ensemble du corpus existant et reconnu comme appartenant à la SF, mais encore pour dissocier tout à fait celui-ci d’autres romans considérés comme réalistes.
L’axe techno-scientifique pris en compte seul, par exemple, ferait entrer Zola au Panthéon science-fictionnel dans la mesure où le mouvement naturaliste qu’il revendiquait se voulait une littérature scientifique et sociologique. Il en irait de même des romans médicaux, ou des romans automobiles ou de tout autre roman qui s’intéresserait à la science, la technique ou la technologie.
Combiner le premier axe (la techno-science) au second (le futurisme) ne suffit pas à résoudre l’énigme définitionnelle et Bouchard soulève alors le débat entre les tenants de la science stricte comme trait dominant de la « vraie » science-fiction, et ceux qui acceptent d’y inclure les extrapolations scientifiques. Or, la première acception ne résiste pas à l’analyse puisque la SF fondée sur la science stricte, pour être rigoureuse, ne devrait comporter aucune extrapolation et donc s’en tenir au roman réaliste ; par conséquent les extrapolations scientifiques tiennent nécessairement de la fantaisie et de la pseudo-science.
De plus, ces axes ne sauraient rendre compte de l’intégralité des œuvres créditées SF (pensons aux uchronies) et, pour y pallier, beaucoup (Merril, Sturgeon, Raynaud, Davenport, …) ont proposé d’ajouter la nécessité d’une dimension philosophique au roman de SF. Le récit deviendrait donc prétexte au questionnement, à la remise en cause et à la réflexion. Toutefois, une telle définition devient par trop englobante tout en excluant, subjectivement, des œuvres qui ne contiendraient qu’un propos récréatif.
En outre, Bouchard souligne que la distanciation non cognitive d’une œuvre, que celle-ci soit science-fictive ou réaliste, n’implique pas une infériorité qualitative qui exclurait autant l’auteur(e) que le roman de la grande institution littéraire : « Le souci d’instruire n’est pas nécessairement l’apothéose de la littérature. On peut même instruire en amusant, comme le disait déjà Horace dans l’Epitre aux Pisons » [1].
Un troisième axe est alors abordé, celui du caractère fondamentalement irréaliste de la science-fiction. Mettant du même coup un terme aux médisances des auteurs réalistes (Pividal, Koestler, Lanoux, Sartre, …), lesquels ont mis un point d’honneur à briller d’intelligence en foulant aux pieds le genre science-fictionnel, et à ceux qui, en guise de riposte, ont fustigé le roman réaliste (Bretnor, Niven, Barjavel, …), Bouchard rappelle que le débat est stérile puisque, l’un comme l’autre, ces “genres” reposent sur la fiction de sorte que le roman réaliste est aussi fictif que le roman de SF.
Reprenant ici la proposition de Franklin [2], toute fiction se définit par rapport à une réalité temporelle de sorte que le caractère irréaliste est fortement subjectif. Ainsi, la fiction réaliste contrefait la réalité présente, la fiction historique contrefait la réalité passée, la science-fiction contrefait la réalité passée, présente ou future en inventant des hypothèses croyables tandis que la fantaisie substitue la réalité à une option impossible.
En outre, Bouchard rappelle que la recherche méthodique d’une définition scientifique peut ne pas reposer sur une démarche axiologique, mais seulement sur une démarche descriptive. Constatant ainsi que les définitions autonomes peinent à rendre compte de l’ensemble des caractéristiques du corpus science-fictionnel, Bouchard explore ensuite les rapports d’exclusion, d’inclusion ou d’intersection, qu’entretient la SF avec ce qu’il appelle, pour éviter les préjugés négatifs que recèlent d’autres termes, la « littérature spécialisée » ou « d’évasion ».
En examinant ainsi méthodiquement les théories qui rapprochent ou distinguent la SF du fantastique, de la fantaisie ou de l’utopie, il en arrive à la conclusion que ces comparaisons soulèvent des traits communs et des différences intéressantes, qu’il érige en “sèmes”, sans parvenir pour autant à faire toute la lumière définitionnelle sur la SF. Et le philosophe n’oublie pas, cependant, de saluer l’existence de toutes ces conceptions qui, bien qu’erronées, lui ont permis de « produire une théorie cohérente et utile », laquelle se situe « dans le prolongement de ces efforts ».
Après avoir ainsi procédé à l’inventaire de la documentation consacrée à la science-fiction, Bouchard postule que la quasi-totalité des problèmes qui ont émergé de celui-ci découle de l’absence d’une théorie globale du roman. En effet, en dressant la liste de tous les sèmes utilisés pour définir la multitude de distinction de “genres” au sein de la littérature, il s’aperçoit que la plupart sont redondants pour décrire des formes romanesques pourtant variées et traditionnellement considérées comme hermétiques, autonomes et bien différenciées les unes des autres.
Bouchard propose donc de faire abstraction de ces formes littéraires et de recourir à l’exploitation de ces sèmes ou « critères distinctifs empiriques » de manière systématique afin de dégager sa théorie globale du roman.
Reprenant la pensée de Northrop Frye [3] qui définit la littérature comme une « structure verbale autonome et autotélique » (c’est-à-dire sans autre but qu’elle-même) qui suspend la fonction désignative du langage au profit de sa fonction esthétique, Bouchard distingue le roman en tant qu’œuvre littéraire peuplée de personnages. Ceci lui permet de différencier les romans d’autres supports artistiques n’utilisant pas le langage écrit ou n’ayant pas recourt aux personnages telle que la poésie…
On pourra reprocher à Bouchard d’avoir éluder si rapidement la poésie de son analyse au seul prétexte qu’elle ne contiendrait pas de personnages, s’en tenant ainsi à la pensée traditionnelle qui veut que la poésie soit différenciée des romans. Pourquoi les romans ne pourraient-ils pas être poétiques, et pourquoi le personnage n’aurait-il pas sa place en poésie ?
Le poète est souvent un personnage en tant que narrateur animé de passions. Quant aux narrataires, implicites ou explicites, ils en sont également et le contenu même du poème peut désigner ou mettre en scène des personnages… D’ailleurs Bouchard lui-même écrit dans les paragraphes suivants que narrateur et narrataire, en tant qu’expression esthétique du destinateur et du destinataire observés au niveau sémiologique, ne sont pas des non-personnages, mais bien des « méta-personnages ».
Sans doute a-t-il voulu évincer de son étude le domaine poétique qui, il est vrai, ne propose pour l’instant que peu de poésie revendiquant la mise en scène de personnages ou ayant un contenu science-fictionnel. Il y a donc là au moins deux domaines de création inexplorés pour les poètes du futur…
Après avoir ainsi délimité son champ d’étude, Bouchard expose alors sa théorie sur le roman littéraire, celui-ci étant considéré comme un système constitué de plusieurs micro-systèmes : le temps, l’espace et le personnage. Mais, en étudiant plus précisément les personnages, il note qu’ils constituent en fait deux micro-systèmes différents selon qu’on les observe en eux-mêmes ou par rapport au narrataire implicite (le lecteur).
Les personnages, qu’il définit comme des entités fictives, dès lors qu’ils sont considérés en eux-mêmes, permettent de mettre en relief des dominantes narratives que Bouchard classe en trois catégories : les actions, les idées, la psychologie et enfin quatre combinatoires de ces trois catégories. Il précise toutefois que le fait qu’un roman dramatique voit son récit constitué essentiellement par des actions, n’implique pas que celles-ci n’engendrent pas de réactions psychologiques ou idéiques sur les personnages, mais que ces réactions seront subordonnées au caractère dominant de l’action. Par exemple, l’amour y sera moins une passion qu’une activité physique.
Et Bouchard de bien souligner que, au sein de ce premier micro-système, il n’y a pas de hiérarchie de valeur entre les différents romans qu’il engendre. Il affirme en effet qu’il n’y a pas de tort ni de carence pour un roman à se concentrer davantage sur l’action que sur les idées ou la psychologie d’un personnage, mais seulement un déplacement d’intérêt opéré par l’auteur.
Et, partant, que la science-fiction dramatique n’est pas moins digne d’intérêt que la science-fiction psychologique, idéique ou mixte, de sorte qu’aucun auteur ou critique ne devrait imposer ses goûts subjectifs en les revendiquant comme supérieurs au risque de les ériger en diktats intellectuels et d’amputer la liberté absolue de l’auteur comme du lecteur.
Considérant les personnages par rapport au narrataire implicite, Bouchard sélectionne ensuite des sèmes génériques simples et pertinents, plutôt que de se perdre dans des sèmes binaires trop exclusifs et spécialisés (du type musclé/non musclé, beau/laid, héro/anti-héros, etc.), et propose ainsi de faire la distinction, au sein du deuxième micro-système romanesque, entre personnages homomorphes et hétéromorphes.
Puisque les deux premiers micro-systèmes engendrés par les personnages sont à mettre en relation avec l’environnement spatio-temporel, Bouchard propose ensuite deux autres micro-systèmes comme sous-ensembles également constitutifs du système romanesque.
Analysant le micro-système spatial, Bouchard regroupe tous les sèmes caractérisant, sous la plume d’écrivains ou d’auteurs, les différents genres romanesques, en fonction d’espace déterminable ou « topique » (à partir de la racine grecque topos : lieu) ou indéterminable, donc atopique. Au sein de l’espace topique, il propose de distinguer l’homotopie, si l’espace déterminable est connu du destinataire (et donc ressemblant au sien ou « réaliste »), ou hétérotopie dans le cas inverse.
Il propose enfin une dernière distinction au sein de l’hétérotopie, selon qu’elle est terrestre ou bien galactique. L’hétéropie terrestre serait un lieu qui est censé être situé sur la planète Terre, mais qui n’appartient à aucune géographie connue. En effet, bien avant que le futur soit utilisé comme coordonnées temporelle de l’altérité et bien avant l’invention du satellite et de Google map, il fut un temps où les utopistes, notamment, recouraient, à l’hétérotopie terrestre pour présenter leur société différente.
Bouchard précise que l’homotopie et l’hétérotopie terrestre font appel aux codes culturels des lecteurs et lectrices si bien qu’un roman situé dans le futur peut être homotopique dans la mesure où les changements géopolitiques seraient une évolution considérée comme normale dans le roman. Enfin, il indique que des combinaisons sont possibles au sein d’un même roman, ce qui multiplie d’autant de combinaisons les possibilités narratives.
Suivant la même idée que le micro-système spatial, Bouchard opère une distinction entre le temps déterminable ou « chronie » (de la racine grecque chronos : temps) ou indéterminable soit « achronie ». À l’état pur, l’achronie serait un récit qui se situe sur une autre planète et dont les personnages sont hétéromorphes.
Si le temps est déterminable, il faut alors distinguer au sein de la chronie, l’homochronie (le présent) dans le cas d’un temps identique à celui du destinataire, soit hétérochronie (passé, futur) dans le cas inverse. Bouchard démontre à partir d’exemples que, dans ce micro-système également, des combinaisons sont possibles entre les temporalités au sein d’un seul et même roman, y compris dans le cas d’un récit dont la temporalité serait successivement chronique puis achronique ou vice-versa. Un roman peut donc être monochronique ou polychronique.
Pour chacun des micro-systèmes présentés, Guy Bouchard démontre la pertinence de ses catégories en puisant des exemples concrets parmi la littérature existante, tout en prenant soin de préciser que le fait de ne pas trouver de combinaisons possibles dans les romans existants ne signifie pas qu’elles ne seraient pas opérationnelles, mais seulement qu’il s’agit de possibilités narratives qui demeurent inexploitées.
En effet, prenant en compte la diversité des sèmes mis en relief lors de son analyse du corpus définitionnel, Guy Bouchard postule que les combinaisons science-fictives possibles entre les micro-systèmes amènent les possibilités narratives propres à la SF à au moins 42 210 formes de romans.
En guise de conclusion, et poursuivant le chemin tracé par ses prédécesseurs (Philmus, Moskowitz, Rochette, …), le philosophe propose de redéfinir la science-fiction comme une « conception rhétorique du recours à l’alibi scientifique ». Ce qui importe, dans la science-fiction, c’est d’utiliser la science comme un moyen narratif permettant d’établir le caractère cognitif de la fiction ; pour surprendre l’incroyance du lecteur et le convaincre que les thèmes science-fictionnels se rattachent à des principes rationnels, assurant ainsi leur plausibilité.
À l’instar des autres “genres littéraires”, l’œuvre de science-fiction ne serait que celle qui se présente comme telle. Textuellement, les marques de ce type de présentation correspondent aux efforts de rationalisation opérés par l’auteur. La caractéristique des romans de SF n’est donc pas un recours à la science, mais bien un effort de rationalisation de la part de l’auteur. De sorte que la SF, au même titre que le fantastique, la fantaisie mais également le réalisme, n’est ni plus, ni moins, qu’un mode d’exécution narratif.
Ainsi, les différents degrés de recours à l’alibi scientifique privilégiés par les auteurs, ne sont pas pertinents pour la classification des textes, mais seulement pour l’édification du seuil de tolérance propre à chaque lecteur et lectrice selon ses goûts et dégoûts. Ceci implique que la teneur techno-scientifique ne peut être considérée comme une valeur intrinsèque, mais comme une variable plus ou moins importante inhérente à la nature du roman (dramatique, psychologique, idéique ou mixte) et à la tonalité de sa narration (sérieuse, comique, satirique, …).
De même, que des thèmes soient ordinairement exploités davantage dans un mode narratif que dans un autre, cela est une évidence qui ne doit pourtant pas occulter le fait qu’ils peuvent tout à fait être exploités par un autre mode, telle le serait, par exemple, une même histoire de vampire traitée sur un mode fantastique (origine surnaturelle inexpliquée), réaliste (syndrome de Renfield, porphyrie, …) ou science-fictif (manipulations génétiques, extraterrestres, …).
En ne cherchant pas à décréter ce que la science-fiction devrait être ou ne pas être, Guy Bouchard parvient à décrire, comme nul autre avant lui, ce que la science-fiction est réellement, et ce qu’elle pourrait être. Et c’est ainsi qu’il relève avec brio le défi posé par la question définitionnelle. Plus encore : qu’il parvient à ramener la paix et l’unicité au sein du monde littéraire.
Après comptabilisation par ses soins, il apparaît que le système romanesque, dans son entier, offre 87 435 possibilités narratives et, au sein de celui-ci, la science-fiction, en tant que mode narratif impliquant un effort de rationalisation à un degré plus ou moins important, comporte 42 210 formes possibles.
Guy Bouchard démontre par là-même « le prodigieux foisonnement de ses possibilités créatrices : d’une part en la situant dans 48,27 % du système romanesque global, d’une autre en suggérant qu’au-delà de ses formes canoniques, le moindre de ses thèmes […] est susceptible de milliers de variations » tout en concluant que « la science-fiction est un archer qui peut faire résonner, sur un mode nouveau, toutes les cordes traditionnelles de la fiction romanesque » [4].
L’essai de Guy Bouchard est un monument théorique ; une brillante proposition conceptuelle malheureusement passée quasiment inaperçue ; un instrument indispensable pour tous ceux et celles qui s’interrogent sur la nature du roman et celle de la science-fiction contemporaine ; une œuvre primordiale qui révolutionnera à jamais notre compréhension mentale de l’univers romanesque.
sophie bonin
Guy Bouchard, Les 42 210 univers de la science-fiction, édition Le Passeur, 1993, 348 p.
[1] Guy Bouchard, Les 42 210 univers de la science-fiction, éd. Le Passeur, 1993, p. 195–196.
[2] H. Bruce Franklin, Future Perfect, American SF of the Nineteenth Century, Oxford University Press, New York, 1966, p.3–4.
[3] Frye Northrop, Anatomie de la critique, Gallimard, Paris, 1969.
[4] Op. cit., Bouchard, p. 306–307.