Brocéliande

L’his­toire s’embourbe dans un mixte d’improbable boueux et de fan­tas­tique celto-insipide

L’histoire
Etu­diante en archéo­lo­gie spé­cia­li­sée dans l’histoire celte, Chloé s’inscrit à l’université de Rennes. Elle y ren­contre un étrange jeune homme, qui par­ti­cipe à ses côtés aux fouilles d’un impor­tant site funé­raire celte décou­vert en forêt de Bro­cé­liande et qui tente de l’introduire autant que faire se peut dans une com­mu­nauté où elle se sent étran­gère. Dans le même temps une série de meurtres frappe le cam­pus. Prin­ci­pal témoin, Chloé mène l’enquête dont tous les indices la conduisent à ce creu­set des légendes celtes qu’est la forêt de Brocéliande…

En dépit d’une bande-annonce jugée par cer­tains allé­chante, Bro­cé­liande ne tient pas le pari de réa­li­ser un film d’horreur à l’américaine… mais « made in France ». Rocam­bo­lesque au pos­sible et assez tirée par les che­veux, l’histoire hésite trop entre de mul­tiples réfé­rences appuyées et s’embourbe dans un mixte d’improbable boueux et de fan­tas­tique celto-insipide. On s’attendait, comme de juste, à une revi­si­ta­tion de La Légende des Che­va­liers de la Table Ronde ou de la Quête du Graal — voire des deux — et à l’arrivée, rien de tout ça ! Pour­tant l’infernal cou­plet genre : « ne prend-on pas des risques à vou­loir exhu­mer ce qui est des­tiné à demeu­rer enfoui ? », pro­met­tait de beaux moments d’angoisse. Mal­gré toute notre bonne volonté, nous n’avons pas réussi à trem­bler devant les forces cen­sé­ment sau­vages en présence.

Bro­cé­liande, où es-tu ?
Les effets spé­ciaux qui lorgnent sur Le Pacte des loups, avec ralen­tis wooïstes et focales larges, affichent beau­coup de pré­ten­tion et trop peu de réelle effi­ca­cité. Comme ce ne sont pas les répliques des acteurs visi­ble­ment peu ins­pi­rés — sinon pas du tout — qui peuvent rache­ter l’ensemble, on se demande quel diable est tombé sur la tête du jeune réa­li­sa­teur Doug Head­line (par ailleurs fils de l’auteur fran­çais de romans poli­ciers, Jean-Patrick Man­chette, et direc­teur de col­lec­tion chez Payot) pour concoc­ter un aussi rébar­ba­tif brouet sous-screamien. Tout cela sent l’application, stu­dieuse à mille lieues, de l’élève sou­cieux de bien mettre ses pieds dans les pas de ses maîtres cinéastes et qui, du coup, oublie de tra­cer son propre che­min pour patau­ger dans les ornières qui le bordent…

Reste la pre­mière bande ori­gi­nale d’un jeune com­po­si­teur, Sarry Long, qui n’est pas inté­res­sante et une navi­ga­tion dvd à l’ambiance « dark spi­rit » très réus­sie. Cer­taines images, certes, sont léchées, mais jamais elles n’utilisent la dimen­sion féé­rique et mythique de Bro­cé­liande — la forêt est d’ailleurs la grande absente du film quand on y regarde bien, ce qui est peut-être nor­mal vu que Bro­cé­liande et Rennes n’ont a priori rien de com­mun — pour en faire autre chose qu’un décor de car­ton pâte ser­vant de fond à des mani­pu­la­tions trop alam­bi­quées pour être vrai­ment mal­hon­nêtes. On nour­rit vague­ment l’impression d’avoir affaire à une paro­die des « sla­sher movies » style Promenons-nous dans les bois (Lio­nel Del­planque) mais notre réa­li­sa­teur affiche trop de sérieux jusqu’au bout pour que l’on par­vienne à per­ce­voir de la dis­tan­cia­tion dans sa manière de fil­mer. Ni cel­tisme, ni magie, ni second degré : s’il a du savoir-faire, Doug Head­line n’affiche ici aucun talent. Même pas peur !

fre­de­ric grolleau

Bro­cé­liande

Réa­li­sa­teur : Doug Head­line Avec : Elsa Kikoïne, Cylia Malki, Mathieu Simo­net, Alice Taglioni, Cédric Che­valme, André Wilms / Date de paru­tion : 23 juillet 2003 Édi­teur : Fox Pathé Europa Pré­sen­ta­tion : Snap Case / For­mat image : Ciné­ma­scope — 2.35:1 / Zone : zone 2 Langues et for­mats sonores : Fran­çais (DTS), Fran­çais (Dolby Digi­tal 5). / Bonus : o 1 scène inédite o 2 Making Of o Le Sto­ry­board o La bande-annonce o Le Tea­ser cinéma o Les filmographies

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