Huiles de vits d’anges et d’autres sacripants de la pire espèce
Dans cette nouvelle version des plus remaniées (à tous les sens du terme) de Moby Dick, il n’est plus question de baleines mais (et entre autres) de leurs clones : à savoir les sumos. Mais pas que. Il y a aussi la gaule de Charlie. Celle d’un grimpeur du col de tous les utérus.
Et Cauda multiplie les scènes et les figures (pas seulement de style) ou plutôt les silhouettes féminines là où tout est Christ (empalé) et chuchotements des Marie-Madeleine et autres Saintes Sexo. Chacun y cherche sn chat au risque de s’y perdre.
Quant aux sumos aux brioches collantes, ils sont là pour des combats à mort dont l’amour est le prétexte. Ils ignorent la tendresse et tapent sur tout ce qui résiste. Aux femmes de bien se tenir — c’est-à-dire le plus mal possible selon la morale admise. Si bien que, dans cette suite de textes, existe l’ensemble de ce qu’on peut espérer — voire pire.
Tout est larvaire, gluant de mictions douteuses. Que ceux qui ont le surmoi religieux trop fragile tournent de l’oeil n’y change rien. Le texte devient un “page turner” dont les feuilles défilent tant le lecteur est à la recherche de tous les impairs à commettre en diverses ratières.
Car le lieu du liant est toujours le même. Là où jaillissent violence et volupté au risque de se planter où de craindre — ce qui est un peu pareil — les zigomars obscènes. De ceux qui coupent tout ce qui dépasse ou ne rentre que trop mal dans cette série de scènes et de “foirades” (comme aurait dit Beckett).
C’est du hard corps aux poings de croix en une succession de vignette dont Cauda a le secret en écriture comme en peinture.
Les flibustiers des bustiers et de leur dégraffage recréent à leur main et leur organe la quête éperdue que Melville initia. Il lui faut autant de courage et de supplément d’âme qu’en fit preuve l’ami provisoire du capitaine Achab. Si bien qu’en une sorte de polar ou de faux roman de gare, les seins lézardent tout près de Saint Lazare et ailleurs : là où Cauda propose ses uri-noirs pour nous rouler dans sa farine.
Mais nous le savions déjà : l’auteur est une bonne pâte qui nous épate.
jean-paul gavard-perret
Jacques Cauda, Moby Dark, L’Âne qui butine, Mouscron, Belgique, 2020, 174 p.
Cauda marabouté par les mots de JPGP divinisé !
Les âmes sœurs se reconnaissent .
Grandeur ou décadence : le regardeur a le choix .