Vincent Anaskieviez crée des dessins qui favorisent la connaissance par les gouffres en de nombreux détours. Le motif joue des ombres et des lumières car la vie est dans les plis de masse volumique et de leurs innombrables circonvolutions.
Le regard est soumis à une vision tâtonnante là où tout à la fois voile et dévoile. Chaque image crée des espaces énigmatiques où l’oeil erre par ce qui est montré en divers courants.
Il faut franchir des seuils, convertir le dehors en dedans là où le mouvement déplace les frontières et donne le goût à d’autres formes. Tout porte à basculer dans l’inconnu. Même si chaque piste suivie semble déboucher sur une impasse. Existent des errances sans aucune boussole mais qui ne sont pas concoctées par le hasard.
Le regard est bousculé par ce qui sans doute surgit des ténèbres avant d’y retourner. Tout tient par une forme et une force de mystère et se met à balbutier. Le regardeur ne peut qu’écarquiller les yeux pour tenter de se repérer.
Nous sommes devant des compressions caverneuse propices à l’aventure du regard. Dans ce ce type de propositions ne saurions-nous pas condamnés à perdre repères, mémoire et références eu égard aux visions d’autrefois ?
Tout résiste à l’oeil collé à l’image, il ne sait plus quoi voir ni comment regarder.
jean-paul gavard-perret
Vincent Anaskieviez, Etres et chimères — Dessins, Alter-Art, Grenoble, du 9 janvier au 2 février 2020.