Critique du libéralisme dans un Marseille post-moderne
Toute la troupe des acteurs de Guédiguian se retrouve dans un Marseille post-moderne où la comédie vire à la tragédie. On est loin de l’Estaque et le réalisateur crée un film noir, désespéré et romanesque où la solidarité disparaît sauf chez les “vieux” (incarnés par Ariane Ascaride, Gérard Meylan et Jean-Pierre Darroussin).
D’anciens fantômes réactivent la détresse du passé. Le tout au sein d’une perfection vers laquelle le réalisateur ne cesse de cheminer par ce que la fiction émet.
Tout est touchant et dur même si la fin est partiellement ratée. Certes, le militantisme trouve parfois une forme d’outrance didactique sans nuance dans la violence moderne de l’acier et par l’acharnement sur les “méchants” du film qui métaphorisent une critique du libéralisme via même leur sexualité.
Il y a donc des maladresses, des lourdeurs mais néanmoins demeure une humanité incontestable, entre autres chez le personnage d’ex taulard incarné par Gérard Meylan qui — mutique — donne une dimension métaphysique au film et suffirait à lui seul à le sauver si besoin était.
jean-paul gavard-perret
Gloria Mundi
de : Robert Guediguian
Avec : Ariane Ascaride, Jean-Pierre Darroussin, Gérard Meylan plus
Genre : Drame
Date de sortie : 27 novembre 2019
Durée : 1H47mn
Synopsis
Daniel sort de prison où il était incarcéré depuis de longues années et retourne à Marseille. Sylvie, son ex-femme, l’a prévenu qu’il était grand-père : leur fille Mathilda vient de donner naissance à une petite Gloria. Le temps a passé, chacun a fait ou refait sa vie…
En venant à la rencontre du bébé, Daniel découvre une famille recomposée qui lutte par tous les moyens pour rester debout. Quand un coup du sort fait voler en éclat ce fragile équilibre, Daniel, qui n’a plus rien à perdre, va tout tenter pour les aider.