A qui aime les blondes, les starlettes sous le sapin, les punkettes élégantes, une “chanteuse de Cabaret” envoûtante, une “Diva avec de vrais morceaux dedans”, voire une hirondelle en marcel, Nancy Smith répond présente. L’ intenable sait entrer dans bien des fantaisies si bien que par l’impossible tout le monde est tenu. La futuriste peut jouer les Lolita dans des soirées à la Malcolm Lowry. La vie mode d’emploi reste une histoire de volcan quand le chemin du Paradis se pave de mauvaises intentions et d’humour.
Nul besoin de le laver même quand il est irisé de taches suspectes. Car il faut que les corps exultent, que se soit ceux de dockers ivres ou des coryphées en tutu. La succulente succube aime faire succomber à l’existence d’images et de musiques. Reprendre des photographies plus que piquantes en un semainier perpétuel devient, grâce à elle, l’apprentissage de la sagesse. Du moins celle que les chastes regarderont les yeux écarquillés. Ils n’en croiront pas eux-mêmes.
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Entretien :
Qu’est-ce qui vous fait lever le matin ?
Vivre. Voir la poésie partout où on ne l’attend pas.
Que sont devenus vos rêves d’enfant ?
Ils sont les mêmes qu’aujourd hui. Un guide, un phare.
A quoi avez-vous renoncé ?
A changer ce qui ne peut l’être.
D’où venez-vous ?
De la rencontre entre des univers que tout oppose. De la Belgique en plein !
Qu’avez-vous reçu en dot ?
De quel mari s’agit-il ?
Un petit plaisir — quotidien ou non ?
Je vis de petits plaisirs, partout, tout le temps !
Qu’est-ce qui vous distingue des autres artistes ?
Mes contraires.
Comment définiriez-vous votre approche des différents arts (chant, écriture, etc.) ?
Autodidacte en tout. J’ai toujours appris mon métier en observant et en faisant.
Quelle est la première image qui vous interpella ?
Les portraits des vedettes de cinéma des années 50 dans la chambre de ma grand-mère.
Et votre première lecture ?
“Toutes les petites filles meurent parce qu elles grandissent”, dans la bibliothèque de ma mère.
Quelles musiques écoutez-vous ?
Toutes les musiques. Je suis vorace.
Quel est le livre que vous aimez relire ?
“Lolita” de Nabokov.
Quel film vous fait pleurer ?
“La merditude des choses”, qui m évoque un souvenir ému.
Quand vous vous regardez dans un miroir qui voyez-vous ?
Moi, autant que possible. Je m’y attelle.
A qui n’avez-vous jamais osé écrire ?
Personne…
Quel lieu a valeur de mythe pour vous ?
Hollywood.
Quels sont les artistes et écrivains dont vous vous sentez le plus proche ?
Les égéries de mon enfance, icônes gays par excellence.
Qu’aimeriez-vous recevoir pour votre anniversaire ?
Une soirée à l opéra de Paris, y voir Carmen.
Que défendez-vous ?
Les miens. Je suis mère louve.
Que vous inspire la phrase de Lacan : “L’Amour c’est donner quelque chose qu’on n’a pas à quelqu’un qui n’en veut pas”?
Qu’il y a de la douleur dans l’amour.
Que pensez-vous de celle de W. Allen : “La réponse est oui mais quelle était la question ?“
J ‘aime beaucoup, je m’y retrouve.
Quelle question ai-je oublié de vous poser ?
Quelle musique choisiriez-vous pour votre enterrement ?
Présentation et entretien réalisés par jean-paul gavard-perret pour lelitteraire.com, le 11 décembre 2019.