Michael Gira a renouvelé une fois de plus son groupe pour fomenter des suites de morceaux le plus souvent longs aux textes corrosifs et aux mélopées plutôt envoûtantes, parfois sépulcrales mais un rien emphatiques voire prétentieuses au sein d’une sorte d’élévation mystique et tellurique.
Demeure un aspect liturgique, lancinant qui est l’esthétique propre à Swans. Les New Yorkais enchaînent depuis leur cinq derniers albums une telle musique des ombres et des atmosphères plus ou moins expérimentales. C’est pour certains lourd et gothique, pour d’autres délicat et sublime.
Il faut être adepte de la religion (athée) de Swans pour rentrer dans de tels rituels que certains trouvent volcaniques — à tort ou à raison. On peut aussi rester en dehors de cette poésie apocalyptique et nihiliste.
Tout cela mériterait d’être traité de manière plus minimaliste et singulière là où le groupe opte surtout pour des orchestrations superfétatoires et parasites.
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jean-paul gavard-perret
Swans, Leaving Meaning, Young God et Mute, 2019.