De l’aventure, de l’action, des poursuites, des combats à l’épée comme s’il en pleuvait. Stephen Desberg et Enrico Marini multiplient les rebondissements, livrent une série de réponses aux questions en germe depuis le premier épisode.
Mais ils accélèrent le mouvement et, entre le tome 11 et 12, ils dévoilent une quantité de révélations, de fourberies, de mystifications, allant jusqu’à décimer les Trebaldi, révéler le secret de celle-ci, ce secret qui leur donne l’ascendant sur toutes les autres familles de Rome.
Armando Catalano, alias Le Scorpion à cause de son tatouage sur l’épaule, a appris qu’il était le fils de l’ignoble Orazio Trebaldi, une famille qu’il combat. Marie-Ange de Sarlat lui révèle qu’il lui a fait un enfant, un fils prénommé Charles-Henri.
La famille Trebaldi tire sa puissance de sa capacité à prévoir l’avenir et a un trésor. Nelio Trebaldi, jeune adolescent, a assisté à une de ces séances de divination organisée par sa famille et réalisée par l’Haruspex Palestrina. Il interpelle ce dernier voulant savoir qui, de lui ou de son frère Cosimo, sera l’héritier des Trebaldi et de toute leur fortune.
Le Scorpion a quitté les bras de la belle Ansa Latal, l’héritière d’une des grandes familles et guerrière émérite pour chercher, en compagnie du Hussard et de son fils, le secret au château Tarquinio, le berceau des Trebaldi.
La route est longue et semée de pièges. Qui est ce mystérieux chevalier qui occit une bande de voleurs voulant surprendre le petit groupe de héros pendant la nuit?
Cinq ans séparent ces deux albums 11 et 12, ce qui nécessite un retour dans la bédéthèque pour reprendre le fil précis des péripéties qui ont jalonné cette fresque, retrouver le souffle de l’épopée. Usant des ressorts de la tragédie antique, de ceux du roman de cape et d’épée et du roman populaire d’action, les auteurs livrent ce qu’il faut d’intrigues avec la soif de vengeance, les traîtrises et toutes les manipulations possibles.
Les secrets des familles, les complots sont exposés au grand jour et laissent dans l’expectative quant à une suite possible de la série. Et quelle suite compte tenu de la conclusion dantesque ?
Enrico Marini assure la co-écriture du scénario, le dessin et la mise en couleurs. Son tracé se fait de plus en plus efficace, chaque nouvelle livraison de planches étant plus réussie plus attractive que les précédentes.
Ce Mauvais Augure, terme qui dans son sens premier désignait un prêtre, à Rome, chargé de lire l’avenir, se révèle un album nanti en tous domaines : intrigue et graphisme.
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serge perraud
Stephen Desberg (scénario) & Enrico Marini (Scénario, dessins et couleurs), Le Scorpion – t.12 : Le Mauvais Augure, Dargaud, novembre 2019, 64 p. – 14,00 €.